45 migrants portés disparus en haute mer depuis juillet: un rescapé explique comment leur canot a explosé

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Quarante-cinq (45) migrants ouest- africains sont portés disparus et vraisemblablement morts au large des cotes espagnoles suite à l’explosion d’un bateau pneumatique. Le drame n’a jamais été ébruité alors qu’il s’est produit en juillet dernier, et il fait partie des plus grandes tragédies survenues en Méditerranée. Parmi les trois rescapés, le « boussolier » sénégalais, membre de l’équipage. il vient d’être condamné à six ans de prison ferme par la justice espagnole pour homicide involontaire et négligence.

C’est l’une des pires tragédies en Méditerranée. Une embarcation pneumatique ayant à son bord près de 50 migrants avait explosé au large des cotes espagnoles. ce naufrage collectif en haute mer avait provoqué la disparition de 45 passagers ouest-africains. Certainement, ils sont tous morts puisque le drame s’est produit il y a cinq mois. il n’y avait que trois rescapés dont le « boussolier » sénégalais, A. Ngom, membre de l’équipage.

Accusé d’avoir entraîné la mort des passagers, A. Ngom vient d’être jugé et condamné à six ans de prison ferme par le tribunal dAlmeria (Espagne) pour homicide involontaire, trafic d’êtres humains et négligence. Cette histoire tragique que « Le témoin » quotidien vous raconte, avait pour quai de départ Tanger, une ville côtière située au nord du Maroc. C’est dans la forêt de Tanger que passeurs et organisateurs s’étaient organisés pour monter une opération de traversée de la Méditerranée en direction des côtes espagnoles, et plus précisément de la ville d’Almeria. Ainsi, plus de 50 migrants sénégalais, maliens, ivoiriens et gambiens avaient pris part à bord de l’embarcation moyennant entre 1.000 (650.000 cfa) et 1.500 euros (950.000).

Dans ce genre d’opérations, la plupart des membres d’équipage composés souvent de Sénégalais et Ghanéens, ne payent pas puisqu’ils sont réputés être de bons capitaines capables de mener les pirogues ou navires à bon port.

Deux cas de suicides en haute mer
Toujours est-il qu’à ses risques et périls, tout ce beau monde a embarqué à bord d’un canot à moteur de faible puissance pour les côtes espagnoles. « Ce sans nourriture, ni eau pour une traversée qui devait durer normalement six jours », a expliqué le Malien rescapé à la police espagnole et qui faisait partie des trois rescapés.
Poursuivant son récit glaçant, il indique que « les membres de l’équipage étaient composés de deux Ghanéens et trois Sénégalais dont A. Ngom (23 ans) qui s’était porté volontaire en tenant la boussole de navigation. D’ailleurs, c’est lui qui orientait le capitaine du bateau. Au bout de quatre jours, A. Ngom a déréglé la boussole à force de la manipuler à sa guise. C’est dans ces circonstances qu’on s’est perdus. Face à cette situation, presque tous les passagers avaient sommé l’équipage de rebrousser chemin mais Ngom le « boussolier » s’était opposé à ce qu’il le fasse. Finalement, une mutinerie avait éclaté à bord car les gens devenaient de plus très nerveux et hystériques. Malheureusement, alors que le capitaine s’affairait autour de la cuve à gazoil pour tenter d’économiser du carburant, le moteur du bateau a explosé. Et l’embarcation a volé en éclats entraînant la disparition de presque tous les passagers », a poursuivi le rescapé malien lors de son audition par les enquêteurs de la police espagnole.

«Nous n’étions que trois qui avions réussi à nous agripper sur des débris en plastique du canot avant d’être secourus au petit matin par un navire marchand » a encore confié le Malien avant d’accuser le « boussolier » sénégalais d’être l’unique responsable survivant de cette tragédie. Dans son récit poignant, il s’est longuement appesanti sur deux cas de suicide qui ont marqué la traversée dramatique. « A bord, il y avait une femme et son bébé de deux ans. Pour l’assister, un bonhomme avait pris le relais pour la garde de l’enfant. Malheureusement, l’enfant lui a échappé des bras en alors qu’il dormait et est tombé à l’eau. informée de la disparition de son bébé, la dame s’est suicidée en se jetant dans l’eau. Elle a été imitée par le même gars incriminé », avait encore expliqué le Malien dès son arrivée à Almeria où il a été entendu et arrêté par la police. De même que le Ghanéen et le sénégalais Ngom qui n’est autre que le « boussolier » de la traversée.
D’ailleurs, « Le témoin » quotidien a appris A. Ngom se trouve actuellement à la prison « El Acebuche » où il doit purger sa peine de six ans de prison ferme qui lui a été infligée suite aux accusations du rescapé malien.

 

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