Capitaine Mamadou Ndiaye (Dpsp) : ‘’Il est beaucoup plus difficile de contrôler la pêche artisanale’’

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Au Sénégal, il est plus facile de surveiller la pêche industrielle que de s’occuper de celle artisanale qui compte plusieurs milliers de pirogues, 22 000 selon les estimations. ‘’Il est beaucoup plus difficile de contrôler la pêche artisanale, parce qu’il y a 200 points de débarquement, contrairement à la pêche industrielle où l’ensemble des navires débarquent à Dakar’’, souligne le capitaine de vaisseau Mamadou Ndiaye, Chef de la Direction de la protection et de la surveillance des pêches (Dpsp) hier, lors d’une journée d’immersion à la Dpsp, en partenariat avec le Groupe environnement, recherche et presse. En plus, la fabrication se fait sur tout le littoral, sans qu’il y ait nécessairement un contrôle.

Pour trouver une solution à la nécessité de surveiller les acteurs locaux, le gouvernement a développé une plateforme de géolocalisation qui permet de visualiser les pirogues sur écran. Il y a une deuxième phase en cours (148 balises) qui permet de déclencher un mécanisme d’alerte. Mais, pour le moment, ce n’est qu’un début. ‘’Là, on est juste à la phase pilote. Les tests ont été concluants, et nous pensons que dans un avenir relativement court, on pourra étendre cette géolocalisation à un plus grand nombre de pirogues’’, souligne-t-il.

Dans un premier temps, le ministère de la Pêche procédera sans doute à la segmentation  du parc piroguier pour définir les priorités. Et pour contraindre tous les pêcheurs à équiper leur embarcation, l’octroi de la licence sera assujetti à l’acquisition d’une balise. Reste à savoir si l’appareil sera gratuit ou payant.

Ce système participera surtout à la sécurisation des pêcheurs en mer. Les disparitions sont, en effet, nombreuses et les recherches très souvent infructueuses. Ce qui peut se comprendre, selon le capitaine de vaisseau Mamadou Ndiaye, vu les conditions actuelles de recherche. ‘’La mer sénégalaise est plus large que le territoire terrestre. Si vous devez rechercher une pirogue qui fait 10 à 12 mètres, imaginez ce que ça donne. C’est comme survoler le territoire terrestre pour rechercher un taxi qui se perd quelque part à Pikine. C’est extrêmement difficile’’, avoue-t-il.

Il s’y ajoute également, renchérit-il, que ses services sont souvent informés tard, plus de deux jours après les disparitions. ‘’Et, très souvent, on n’a pas les informations nécessaires pour définir la zone de recherche’’, se désole-t-il.

Bref, tout un ensemble de facteurs qui contribuent à rendre les recherches difficiles et que le système de géolocalisation devrait aider à surmonter, afin d’assurer plus de sécurité aux pêcheurs sénégalais.

 

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