« Ces entreprises minières ne sont pas là comme des philanthropes, mais… » (Abdou Aziz Diop, Coalition PCQVP)

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Thiès est la première région minière au Sénégal. La manne financière que génèrent les différentes entreprises implantées dans le secteur est incommensurable.

 »La première entreprise c’est la cimenterie du Sahel avec une contribution de 20 milliards. Ensuite, Dangoté avec 13 milliards, Cogeca dans la zone de Ngoundiane avec 5 milliards, et Gecamine avec 2,7 milliards », liste Abdou Aziz Diop, coordonnateur de l’antenne régionale de la Coalition Publiez ce que vous Payez.

 »Ces entreprises ne sont pas là comme des philanthropes. Elles sont là pour faire du profit », assure Abdou Aziz Diop.

Selon lui, le dernier rapport de l’Itie a montré que sur les 122 milliards de contributions pour le secteur extractif dont 113,5 sur le secteur minier et 8,7 pour le secteur des hydrocarbures, les 60 milliards proviennent de la région de Thiès.

Cependant, l’exploitation des carrières et cimenteries dans la région de Thiès a fini par installer un effet néfaste sur l’environnement et la santé des populations.

En effet, bien qu’il y ait des opportunités liées aux patentes et d’autres niches financières, les maires n’arrivent pas à les capter.

 »Cela pose problème », dénonce M. Diop.

En effet, les citoyens ne jouissent pas des retombées financières des mines qui font gagner des milliards aux exploitants. Pour mieux sensibiliser la population, la Coalition Publiez ce que vous Payez a initié un forum communautaire, à Diass. Elle a échangé avec la population sur les impacts environnementaux et sociaux de l’exploitation des carrières des cimenteries.

 »Il faut que les entreprises puissent participer au développement socioéconomique. La Rse est encore faible, sur les 60 milliards, seuls 503 millions ont été dépensés dans la région de Thiès en termes de dépenses sociales. 2% pour la santé, 2% pour l’environnement avec toutes les externalités négatives que vivent cette population avec la pollution, de maladies chroniques, de pertes de moyens de subsistance, violations des droits des travailleurs, de précarité », énumère-t-il.

Pour lui, il est paradoxal, que les impôts locaux soient très faibles, soit 1,2%.

Ainsi, pour la Coalition Publiez ce que vous Payez, il est nécessaire et important de rééquilibrer.

 »Les contrats sont déséquilibrés. Tout se joue dans les contrats. Il faut qu’ils soient équilibrés. Les collectivités riveraines directement impactées doivent aussi y trouver leur compte », soutient Abdou Aziz Diop.

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