Covid-19 : des fêtes de Pâques solitaires pour le pape François, privé des fidèles

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Le pape François va donner sa traditionnelle bénédiction « Urbi et Orbi » du dimanche de Pâques à l’intérieur d’une basilique Saint-Pierre désespérément vide pour cause de pandémie de coronavirus. Elle aura lieu sans l’acclamation des 70 000 fidèles venus l’an dernier l’écouter et le saluer en plein air.

C’est sur l’immense place Saint-Pierre à Rome, noire de monde, que le pape François préside habituellement la messe de Pâques où il donne sa traditionnelle bénédiction « Urbi et Orbi ». Il s’agit du plus important moment liturgique de la tradition chrétienne, qui célèbre la résurrection du Christ.

Mais cette année, pour cause de pandémie de Covid-19, le pape François va respecter, dimanche 12 avril, le strict confinement ordonné en Italie et à la Cité du Vatican. Il va rester dans la basilique Saint-Pierre entouré d’un minuscule groupe de célébrants, les fidèles pouvant le suivre sur Mondovision ou sur Internet.

« L’obscurité et la mort n’ont pas le dernier mot », a souligné le pape dans une homélie prononcée samedi soir dans la basilique, à la veille de Pâques, en soulignant que cette fête constitue « une annonce d’espérance ».

« Tout ira bien, disons-nous avec ténacité en ces semaines, nous agrippant à la beauté de notre humanité et faisant monter du cœur des paroles d’encouragement. Mais, avec les jours qui passent et les peurs qui grandissent, même l’espérance la plus audacieuse peut s’évaporer », a-t-il noté lors de la Vigile pascale. Or « nous pouvons et nous devons espérer », malgré des « jours tristes ».

« Faisons taire le cri de mort, ça suffit les guerres! »

Le pape François s’était récemment associé à l’appel lancé par l’ONU en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et mondial afin de préserver, face au coronavirus, les civils les plus vulnérables dans les pays en conflit. « Faisons taire le cri de mort, ça suffit les guerres! Que s’arrête la production et le commerce des armes, parce que c’est de pain et non de fusils dont nous avons besoin », a-t-il lancé samedi soir dans son homélie.

Le coronavirus a fait plus de 100 000 morts dans le monde et forcé la moitié de l’humanité au confinement, mais l’impact de la pandémie sur les guerres au Moyen-Orient reste incertain.

En guerre depuis cinq ans, et théâtre de l’une des pires crises humanitaires, le Yémen a annoncé, vendredi, un premier cas de contamination de Covid-19. Mais un cessez-le-feu décrété unilatéralement à partir de jeudi par la coalition militaire menée par l’Arabie saoudite, alliée du pouvoir au Yémen, ne semble pas tenir. Et en Syrie, les combats font rage dans l’est de la province de Homs.

Les célébrations de Pâques, qui coïncident habituellement avec une arrivée massive de touristes à Rome, font depuis quelques années l’objet d’un énorme dispositif de sécurité anti-attentats. Cette année, dans des rues totalement vides, les forces de l’ordre ont été chargées d’effectuer des contrôles renforcés pour dissuader les Romains d’aller prendre l’air en propageant le coronavirus.

À Jérusalem, pour la première fois en plus d’un siècle, le Saint-Sépulcre – considéré comme le lieu le plus sacré du christianisme – sera fermé au public durant tout le week-end pascal en Israël. Une messe de Pâques y sera célébrée également sans public.

Des confessions en voiture afin d’éviter les contaminations

L’Église catholique semble avoir grandement appliqué les consignes prohibant les rassemblements religieux, parfois en rivalisant d’imagination.

Des prêtres catholiques d’Acapulco, port et station balnéaire célèbre du sud du Mexique, ont ainsi proposé le Jeudi Saint aux fidèles de se confesser sans descendre de leur voiture, afin d’éviter des contaminations.

Dans une poignée d’États américains, certaines églises protestantes ont en revanche appelé à des rassemblement de prière collective à l’approche de Pâques, faisant fi des conseils de prudence.

Et en Bulgarie, les églises orthodoxes seront ouvertes pour les fêtes pascales, qui se tiennent avec une semaine de décalage sur les catholiques et les protestants. Le clergé comme le gouvernement se refusant à imposer un confinement strict des fidèles. Le porte-parole du Synode bulgare, le métropolite Gavraïl, a assuré que « la foi protège » et que « l’infection ne peut pas se transmettre dans une église ».

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