Covid-19 : Moustapha Diakhaté appelle à « lever » l’état d’urgence et le couvre-feu

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Moustapha Diakhaté, ex ministre-conseiller du Président Macky Sall, invite ce dernier à « lever » l’état d’urgence qui est assorti d’un couvre-feu décrété, depuis le 23 mars dernier, pour endiguer la pandémie du Coronavirus.
 
Pour l’ancien parlementaire, « beaucoup de contraintes » ont, aujourd’hui, abouti à « un bilan sanitaire foncièrement médiocre ». Voici l’intégralité de son texte posté sur sa page Facebook :
Le moment est venu pour le gouvernement de lever l’Etat d’urgence et le couvre-feu.
La grande question qui taraude les esprits depuis le changement de stratégie gouvernementale de la gestion de l’épidémie  est bien celle-ci : l’Etat d’urgence assorti d’un couvre-feu a-t-il été efficace dans lutte contre la propagation de la covid-19?
Que non !
Voyons ce que disent les chiffres.
En effet, du 23 mars 2020 au 24 mai 2020, le nombre de cas positifs recensés au Sénégal est passé de 79 à environ 3 000 soit une hausse de 37 % en deux mois.
Au regard de ces données, il est évident que l’Etat d’urgence n’a pas permis d’endiguer la chaine de transmission de la Covid-19.
La mesure n’a pas non plus contribué à éviter la surcharge des réceptifs recevant les cas contact et des hôpitaux comme le dit si bien  le Directeur du Cous lorsqu’il rapporte que « la forte augmentation des hospitalisations menace de saturer un grand nombre de Centres de traitement des épidémies (Cte) mis en place.»
Par contre sur le plan économique et social, l’Etat d’urgence a mis en sommeil de pans entiers des activités génératrices de revenus et euthanasié d’innombrables entreprises du secteur informel.
A bien des égards, l’Etat d’urgence aura été beaucoup plus catastrophiques que les dégâts sanitaires du coronavirus en générant plus de malheurs que le mal qu’il était sensé combattre.
En plus d’être anticonstitutionnel, l’inefficacité l’Etat d’urgence dans la lutte contre la propagation du coronavirus, plaide en faveur de sa levée et l’annulation des mesures discriminatoires d’interdictions des déplacements interurbains des personnes.
Dès l’instant que l’Etat d’urgence n’a pas servi à grand-chose du point de vue la propagation spatiale de l’épidémie et de contamination des personnes, le gouvernement doit laisser les sénégalais se déplacer librement, de jour comme de nuit, sur toute l’étendue du territoire nationale. La levée de l’urgence et le couvre-feu  s’impose dans la mesure où le Président de la République a annulé les régimes restrictifs qu’il préconisait pour les lieux de culte, transports publics de voyageurs, marchés traditionnels, établissements d’enseignement et le rapatriement de nos compatriotes bloqués dans des pays où sévit encore la pandémie.
Le Sénégal, tout en restant une vraie démocratie, une terre de liberté individuelle et collective, peut bel et bien atteindre l’objectif de « de Zéro cas, zéro décès » par le respect par toutes et par tous  et partout des mesures de distanciation sociale associée au lavage des mains, à l’utilisation des gels hydro alcooliques et au port obligatoire de masque.
La démocratie  et l’Etat de droit sont compatibles avec l’efficacité de la lutte pour endiguer l’épidémie sans Etat d’urgence ni autres mesures coercitives. En tout état de cause, la crise du coronavirus ne doit pas constituer une occasion pour confiner la démocratie, l’Etat de droit et la transparence.
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