Interdiction d’inhumation: les droits de l’hommiste sonnent l’alarme

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«Rien ne justifie l’interdiction d’inhumation de personnes décédées.» C’est la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO), la Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH) et la section sénégalaise d’Amnesty International qui manifestent ainsi leur «inquiétude» face à ce qu’elles qualifient de «propension, de plus en plus notée, d’interdiction d’inhumer dans des cimetières, prononcée par des religieux».
Dans un communiqué de presse conjoint qu’elles ont signé hier, mardi 17 décembre 2019, ces trois organisations de défense des droits humains notent que «l’interdiction d’inhumer ces personnes décédées est une pratique qui porte gravement atteinte à la dignité humaine et qui risque de créer un précédent dangereux pour toute la société. Elle ne repose sur aucun fondement religieux ou légal et ne saurait prospérer dans un Etat démocratique».

Dès lors, la RADDHO, la LSDH et Amnesty/Sénégal «rappellent que les cimetières quelque que soit leur localisation relèvent du domaine public et appartiennent à tous, par conséquent, nulle autorité ne saurait en avoir la possession». Aussi ces organisations de la société civile lancent-elles «un appel aux autorités administratives et au Procureur de la République pour qu’ils prennent leurs responsabilités et s’assurent que les personnes décédées soient enterrées dans la dignité et non en catimini, dans des lieux inappropriées».

Cette sortie fait suite au refus du khalife général de la famille Mame Rawane Ngom de Mpal de voir le corps du braqueur Isma Ba enterré dans la cité. Ce dernier a été tué la nuit de dimanche à lundi dernière dans un échange de tirs entre une bande de malfaiteurs à la laquelle il appartenait et qui avait attaqué une station d’essence non loin de l’UGB de Saint-Louis et des éléments de la Gendarmerie. Et son cas n’est pas une première dans la cité religieuse de Mpal; il y a de cela deux années, un autre proche du jeune malfrat avait également été tué au cours d’un braquage d’une banque à Thiès. Mais, les autorités religieuses de la ville avaient refusé qu’il soit enterré à Mpal. La dépouille de Mbaye Djiby Sow tout simplement éconduite, sa famille était alors obligée de l’enterrer dans un autre village loin de la localité.

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