«Jakarta» : La dosette qui tue conditionnée au Sénégal (Jamra)

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«Jakarta», «Salañ-Salañ» «Namp bi»… Les appellations pour parler de ces sachets d’alcool vendus un peu partout au Sénégal à 100 F Cfa sont nombreuses.  Selon un communiqué de l’Ong Jamra, ils ne sont pas importés, mais plutôt conditionnés ici au Sénégal par des opérateurs qui disposent d’autorisations en bonne et due forme.

En 2011 déjà, ces liqueurs étaient commercialisées aux abords des écoles dans des sachets, comme l’avaient relaté de nombreux médias.  A l’époque, Iba Der Thiam, Vice-Président de l’Assemblée nationale, avait interpellé le gouvernement sur la vente libre, au détail, de ces sachets alcoolisés accessibles à tout âge.

«Cette nouvelle liqueur, savamment manufacturée, avait réussi à s’établir dans le marché, sans éveiller le moindre soupçon, neuf mois seulement après son lancement. Après quatre mois d’investigation, la conviction de Jamra était définitivement acquise que c’était ici, au Sénégal, précisément à Rufisque, que ces breuvages étaient conditionnés, précisément à Colobane 2 Sud. C’est là qu’effectivement opéraient les exploitants véreux de ces sachets d’alcool. Qui, curieusement, disposaient d’une autorisation en bonne et due forme, dont il nous revint que ni le préfet, ni le maire n’étaient impliqués dans la délivrance de ce sésame», selon l’Ong Jamra.

Quelques mois après, face à la colère de la population, sous la houlette de leur imam Abdou Aziz Ndoye, la distillerie ferma ses portes sur injonction des autorités. Cependant, 3 mois après, le breuvage incriminé refit surface, simultanément à Thiès et à Louga sous le nom de «Salañ-Salañ» et «Jakarta».

Causant de nombreux ravages au sein de la population jeune, le 18 septembre 2015, l’arrêté ministériel n°018757 du 18 septembre 2015, interdit  la fabrication, l’importation et la vente, sur toute l’étendue du territoire national, de tout breuvage comportant plus de 18 degrés d’alcool et au contenant inférieur à 50 cl.

Pourtant, malgré cela, voilà que les médias révèlent cette semaine que les sachets d’alcool refont surface, causant la mort de quatre adolescents aux Hlm, un quartier classé «zone rouge», par la police.

L’Ong Jamra, qui a fait de nombreuses enquêtes à ce sujet, explique que «les vendeurs-détaillants, pour mieux appâter leurs victimes, n’hésitent pas, profitant du sens critique fragile de leurs jeunes victimes, à venter intelligemment les mérites de ces dosettes alcoolisées, en soutenant sans vergogne, sous le regard candide des écoliers, que ça éclaircit les idées».

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