Les frères Guissé ou une tradition du chant… que la complicité familiale…

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Les frères Guissé ont très vite bluffé le grand public au Sénégal et ailleurs. Chez eux, suinte une touche, un savoir-faire, une esthétique, une tradition du chant que la complicité familiale sublimait. Sublimes paroliers, avec eux, le frisson de la mélodie chemine divinement avec la grandeur du texte.

Chanson morale, sans être moralisatrice, elle édictait de ces leçons sociales fortes, confessées par des voix harmonieuses et basses. Comme une signature, les titres de toutes les chansons tenaient en un seul mot [Ciré, Ndèye, Fama, Yakaar, Laram…] On y voit célébrée la femme, la mère, la sœur, l’amante… Tout le répertoire des émotions où perlent les voix de ce groupe masculin qui, comme dans une mission, entretient la flamme des traditions qui libèrent l’individu.

En naviguant du Peulh au Wolof, en gardant les mêmes trames, le même génie mélodieux, les frères Guissé ont marqué la scène musicale de leurs empreintes singulières. Tout paraît si fluide, si naturel. Par-dessus tout, on sent la volonté de préserver un savoir artisanal et vocal, qui prend source dans la lignée et qui épouse la modernité, pour mieux rester inaltéré en son cœur.

A l’image de Wasis Diop, Samba Diabaré Samb, il y a un écho singulier, l’impression d’une différence, d’une particularité, d’un souffle historique qui leur assurera certainement une glorieuse postérité. Le talent a cette longévité, toujours plus inaltérable, dès qu’il s’enracine dans l’authentique.

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