Litige foncier à Ouakam : La part de vérité d’Abdou Karim Fofana

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Le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène Publique,  a accordé, ce samedi, un entretien à L’Observateur. Entre autres points, Abdou Karim Fofana a donné sa part de vérité à l’affaire du «supposé scandale foncier» à Ouakam dans laquelle il est accusé nommément d’avoir avalisé un «tong-tong» de pontes du régime. Il lui est notamment reproché d’avoir approuvé un lotissement du titre foncier 1751/NGA (ex-5007/DG) comprenant le Super-Plateau situé en face du Monument de la Renaissance Africaine.

«Dans cette histoire on me reproche d’avoir appliqué la loi ce qui est un comble pour un membre du gouvernement chargé, entre autres, de veiller au respect de la loi. De quoi parle-t-on ? Il s’agit simplement d’un contentieux opposant deux parties de la communauté lébou de Ouakam. L’une des parties conteste une autorisation de lotir que j’ai signée. Mais ce qu’il faut savoir c’est que l’autre partie, la Collectivité lébou de Ouakam représentée par trois Jaaraf, avait en sa possession tous les documents légaux pour obtenir l’autorisation et a satisfait à toutes les étapes de la procédure devant mes services. Ladite partie disposait d’une ordonnance signée par le juge du Tribunal régional hors classe de Dakar, d’actes notariés ainsi que d’une décision favorable de la Cour Suprême. Vous comprendrez donc aisément que je sois tenu par la loi de signer cette autorisation qui était demandée par le représentant du propriétaire du titre sur lequel le lotissement doit être fait. En outre, cette autorisation de lotir concerne à 80% des parcelles sur lesquelles des maisons ont déjà été construites. Il est de mon devoir de régulariser la situation de ces Sénégalais qui ont investi autant d’argent et qui n’ont que des permis d’occuper», campe-t-il d’entrée de jeu.

Abdou Karim Fofana de rembobiner : «D’ailleurs, parmi les représentants de la partie qui conteste beaucoup ont indiqué lors de cette rencontre qu’il était nécessaire de régulariser les occupants des 1100 parcelles déjà construites. Mon rôle est de protéger les citoyens sénégalais qui ont acquis et construits sur ces terres même si la forme d’acquisition n’étaient pas des meilleures du point de vue juridique.  En plus de cela, les Jaraaf qui sont les représentants reconnus par la justice de la collectivité lébou de Ouakam ont introduit un recours pour excès de pouvoir devant la Cour Suprême contre le Ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique qui n’avait pas donné suite à la demande d’autorisation de lotir déposée depuis 2016. Or il s’agit d’un lotissement sur un titre privé et sur un tel titre la loi n’autorise pas le ministre de l’Urbanisme à juger de l’opportunité contrairement à une demande de lotissement administratif introduite par une commune pour laquelle je suis fondé à apprécier l’opportunité. Au regard de tout ce qui précède, dois-je rester les bras croisés face à cette situation.  Dois- je regarder ces populations être victimes de l’immobilisme de l’administration ou céder à la peur des titres de journaux ou d’articles de presses en ligne ? Non, mon rôle est d’assumer ma responsabilité quant au respect de la réglementation en matière d’urbanisme.

Le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène Publique de marteler : «Je peux comprendre qu’il y est des divergences sur les représentants ou les choix de lotissement au sein de la communauté. Mais, mon ministère n’est pas habilité à trancher ce différend d’ordre privé. Je précise aussi que le contentieux concerne aujourd’hui seulement le Super Plateau qui est une partie du titre. Il appartient aux différentes parties de s’entendre. Cependant, moi, ministre en charge de l’urbanisme, je ne peux pas céder à des pressions. Mon rôle est de faire respecter la loi dans une opposition entre des déclarations d’association et des décisions de justice ou encore des actes notariés. Je ne peux agir que sur la base de documents ayant une valeur juridique. J’ai chargé mon directeur de cabinet, en concertation avec le gouverneur de Dakar, de recevoir les parties pour une conciliation afin de trouver un épilogue à ce dossier qui est dans le circuit depuis quatre ans et de permettre aux milliers de familles concernées d’obtenir une sécurité juridique sur les terrains achetés. Je n’ai naturellement pas de préférence entre l’un ou l’autre des groupes mais je me fonde sur des actes juridiques et sur le devoir de protéger les populations qui ont investi dans cette zone pour acquérir leurs logements».

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