Macky SALL, Le Promoteur Des Vieillards De La République (Par Assane Bocar NIANE)

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«Dites-nous quelle jeunesse vous avez, nous vous dirons quel avenir vous aurez.» Car le développement d’un peuple se perçoit, à priori, à travers les compétences et les facultés novatrices de sa jeunesse.

En réalité, le Président Diouf ne pouvait être pertinent en traitant la jeunesse sénégalaise de «malsaine», parce qu’étant, tout simplement, emporté par un excès de colère. De même, le Président Sall ne peut être objectif en agissant comme si cette jeunesse n’est bonne à rien. N’est-ce pas une attitude politiquement suicidaire de n’élire à la tête des institutions d’un Etat que de vieillards ?

Combien y a-t-il de jeunes à la tête de nos institutions ? A ce que nous sachions, il n’y en a pas un seul. On dirait que notre jeunesse est incompétente. Elle ne serait même pas préparée pour prendre la relève. Par conséquent, le Président Macky Sall ne se fait entourer que par les vétérans de la politique sénégalaise.

C’est pour cette raison que le vieux communiste trouve sa place de Ministre d’Etat auprès du président de la République : Il s’agit d’Amath Dansokho, le premier servi de la deuxième alternance. Il est né le 13 janvier 1937. Le 31 décembre 2018, il aura exactement 81 ans, 11 mois et 18 jours, c’est un vieux du quatrième âge. Il est dans le terrain politique depuis les années 50. Député depuis 1983, il est nommé ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat entre 1993 et 1995 dans le Gouvernement d’Habib Thiam. Réélu député en 1998, il quitte ce poste en 2000 pour redevenir ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat sous Wade pour une durée de huit mois. Depuis 2012, il est nommé ministre d’Etat auprès du gérontocrate, malgré sa vieillesse et sa maladie.

A la deuxième institution de la République, les délégués du peuple se comportent comme des enfants devant le grand-père Moustapha Niasse. Marqué par le poids de l’âge, il a du mal à imposer sa loi. Né le 4 novembre 1939, le 31 décembre 2018, il aura exactement 79 ans, 01 mois et 27 jours. C’est aussi un vieux du quatrième âge. Sous Senghor, Il est désigné Directeur de Cabinet pendant presque dix ans avant d’être nommé ministre de l`Urbanisme, le 15 mars 1979 dans le Gouvernement d’Abdou Diouf. Le 19 septembre de la même année, il devient ministre des Affaires étrangères. Le 5 avril 1983, le Président Diouf le nomme Premier ministre, mais il ne demeure là-bas que vingt-quatre jours. Il démissionne le 29 du même mois. Entre 1993 et 1998, il réoccupe encore le poste de ministre des Affaires étrangères dans le Gouvernement d’Habib Thiam. De 2000 à 2001, le Président Wade le ramène à la primature. Actuellement, il est le président de l’Assemblée nationale, une charge qu’aucun jeune sénégalais n’est capable de supporter aux yeux du Président Macky Sall.

Pour la troisième institution de la République du Sénégal, le gérontocrate a promu cette fois-ci une vieille du troisième âge. Elle est née vers l’an 1949. Vous la connaissez bien, elle s’appelle Aminata Tall. Entre 1991 et 2013, elle a occupé différents postes ministériels. Le 31 décembre 2018, elle aura à peu près 69 ans. Entre 2003 et 2004, elle est nommée ministre d’Etat auprès du président de la République, entre 2004 et 2006, ministre d’Etat, ministre des Collectivités locales et de la Décentralisation, entre 2006 et 2007, ministre d’Etat auprès du Président Wade et entre 2009 et 2012, Secrétaire générale de la Présidence. Elle garde ce poste après la deuxième alternance. Le 17 janvier 2013, face à une jeunesse non éligible à la tête des institutions de notre pays, elle est nommée présidente du Conseil économique, social et environnemental.

La création d’une quatrième institution, le Haut conseil des collectivités territoriales pointe le doigt à un autre vieillard : il s’agit de Ousmane Tanor Dieng. Il est né le 2 janvier 1947, le 31 décembre 2018, il aura exactement 71 ans, 11 mois et 29 jours. Il est un vieux du troisième âge. Entre 1976 et 1978, il est nommé Conseiller chargé des Affaires internationales au ministère des Affaires étrangères. Entre 1978 et 1981, il devient Conseiller diplomatique auprès du Président Léopold Sédar Senghor, puis auprès du Président Abdou Diouf entre 1981 et 1988. De 1988 à 1993, il est désigné Directeur de cabinet, puis ministre Directeur de cabinet du Président Diouf. En 1993, il est nommé ministre d’État, ministre des Services et des Affaires présidentielles. De 2012 à 2016, il occupe le poste de ministre d’Etat auprès du Président Macky Sall. Le 20 octobre 2016, il est nommé Président du Haut conseil des collectivités territoriales, une charge qui serait très lourde pour la jeunesse sénégalaise.

Au niveau du troisième pouvoir de la République, le gérontocrate, hanté par les élections de 2019, malmène la loi portant statut des magistrats pour avoir son propre Président de la Cour suprême jusqu’en 2020. Ainsi il réoriente la retraite de quelques magistrats dont celle de Mamadou Badio Camara, né le 9 avril 1952. Il est admis au troisième âge depuis 01 an, 06 mois et 28 jours. Le 31 décembre 2018, il aura exactement 66 ans, 08 mois et 22 jours. A cette date, il aurait quitté la magistrature depuis 01 an, 08 mois et 22 jours si la loi portant statut des magistrats de l’ordre judiciaire n’avait pas été modifiée. En juin 1975, il obtient sa licence en droit privé. Admis à l’ex-Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature, il y sort en 1977 avec un brevet qui le fait intégrer le corps des magistrats. Aujourd’hui, il est le Président de la Cour suprême après presque quarante et un ans de service. Peut-être, s’il y avait parmi les autres magistrats de l’ordre judiciaire, un seul, plus jeune et capable de faire le travail de ce vieillard, on n’aurait pas besoin de modifié cette loi et il serait admis à faire valoir ses droits à pension de retraite depuis le 9 avril 2017. Mais la nécessité de service et le fait d’être irremplaçable obligent de le maintenir jusqu’au 9 avril 2020 pour une mission que vous devinez.

En définitive, la jeunesse sénégalaise doit vraiment savoir ce qu’elle a fait pour mériter un tel sort, car on ne gagne que ce qu’on a œuvré. «… et qu’en vérité, l’homme n’obtient que (le fruit) de ses efforts…) (Sourate 53, verset 39) Ainsi le changement est toujours entre les mains d’une jeunesse compétente, ambitieuse et scrupuleuse. Notre Seigneur, exalté soit-Il, ne dit-Il pas : «En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les (individus qui le composent) ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes.» (Sourate 13, verset 11)

Aujourd’hui nous savons pertinemment que le peuple sénégalais souffre et que son Président n’est préoccupé que par sa réélection en 2019. Alors prions ensemble, chers compatriotes, pour que Dieu le fasse détrôner, cette fois-ci, par un vrai patriote.

Et malheur à quiconque croit que c’est Dieu qui donne la vie et pense qu’il n’est pas à mesure de la lui prendre. Malheur à quiconque admet que c’est Lui qui attribue la royauté, mais ne peut pas la lui arracher. «Dis : «Ô Allah, Maître de l’autorité absolue. Tu donnes l’autorité à qui Tu veux, et Tu arraches l’autorité à qui Tu veux ; et Tu donnes la puissance à qui Tu veux, et Tu humilies qui Tu veux. Le bien est en Ta Main et Tu es Omnipotent. (Sourate 3, verset 26).

Assane Bocar NIANE

Parcelles Assainies, Dakar
assanebocarbaydi@yahoo.fr

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