THIAROYE: Un charretier tue son cousin d’un coup de ciseaux dans le cœur

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Une banale histoire de ration alimentaire journalière destinée à un cheval a opposé, ce samedi matin, le vendeur d’aliment de bétail Modou Touré, 16 ans, à son cousin charretier Ousseynou D, 26 ans. Ce dernier s’est saisi d’une paire de ciseaux et a planté un mortel coup dans le cœur du sieur Touré. Il a été interpellé et gardé à vue dans les locaux du commissariat de police de Thiaroye.

La série des crimes crapuleux se poursuit dans la commune de Thiaroye gare. Alors que les hommes du commissaire de police Khadidiatou Sall montent les éléments du puzzle sur le meurtre atroce du portefaix guinéen Mamadou Alimou Diallo, au centre commercial de la localité, pour une affaire de sac de patates volé, voilà qu’un meurtre sur fond de drame familial s’est signalé, avant-hier, vers 09h, au quartier Touba Thiaroye Tally Diallo, dans la banlieue dakaroise. Ceci en l’espace de moins d’une semaine seulement.

La victime refuse de céder la ration alimentaire journalière au cheval de son cousin-charretier

Ousseynou D, charretier, arrive, ce samedi matin, dans le magasin de son cousin Modou Touré et lui réclame la ration alimentaire journalière (sac de mil) pour son cheval. Le magasin a été ouvert par l’oncle des deux garçons, mais celui-ci a confié la gestion du magasin à son neveu Touré.  Ce dernier refuse cependant d’accéder à la requête de son cousin charretier, qui s’emporte et élève la voix. En vain. Il vitupère l’attitude de Touré et décide alors de prendre un sac de mil pour le donner à son cheval. Touré s’arrache de son séant, se dresse devant lui et lui oppose un refus catégorique. Une dispute survient. Ils se hurlent dessus, se prennent fortement au collet et échangent des propos discourtois.  Ils se jettent dessus et commencent à se battre.

Le cocher se fâche et passe un coup de fil, Touré le soupçonne de le mettre en mal avec leur oncle et veut lui arracher le portable

Des gens s’interposent entre les deux cousins et les séparent. Le charretier rumine sa colère contre son parent, se retire dans un endroit avec son téléphone portable et passe un coup de fil. Le vendeur d’aliment de bétail le soupçonne de câbler leur oncle pour le mettre en mal, le surprend par derrière et se jette sur lui pour tenter de lui arracher le cellulaire. Une autre bagarre éclate. Touré s’empare d’un poids de mesure sur la balance et le jette dans la direction du cocher. Qui prend une paire de ciseaux, fonce sur son cousin et lui plante un coup dans la région du cœur. Touré pousse un cri d’orfraie et dit avoir été poignardé. «Aïe, diam nama Ndlr : il m’a poignardé», s’écrie à tout rompre le jeune vendeur d’aliment de bétail. Il abandonne la bagarre et court dans tous les sens pour solliciter de l’aide.

Le commerçant décède plus tard à l’hôpital, le meurtrier lynché, exfiltré de justesse et conduit  chez le chef de quartier  

Le sang gicle de la partie gauche de la poitrine, coule par flots pendant ce temps et affaiblit le jeune Touré. Ce dernier s’affale brusquement et tapisse le sol de son sang. Des individus volent à son secours, l’embarquent à bord d’un véhicule et l’acheminent en urgence au centre hospitalier national de Pikine, sans attendre l’intervention des sapeurs-pompiers. Mais, vers 16h, le commerçant décède suite à ses blessures et suscite une vague d’indignation dans le marché. Des gens s’offusquent de l’attitude cruelle du charretier contre son cousin, se ruent sur lui et commencent à le lyncher. D’autres témoins interviennent, redoutent un double meurtre par vindicte populaire et conduisent le présumé meurtrier chez le chef de quartier. Alertés, les limiers de Thiaroye se rendent sur les lieux et extirpent le cocher des mains de la foule en furie. Ils le conduisent ensuite au commissariat de police et le livrent aux enquêteurs.

Le présumé meurtrier avoue et justifie son acte par un souci de vengeance contre le jet de poids par son cousin

Le charretier a reconnu son forfait et confirmé le mobile du crime. Ousseynou D. nie cependant avoir gardé par devers-lui la paire de ciseaux et affirme avoir ramassé l’arme du crime dans les parages. Il soutient avoir agi de la sorte en guise de représailles à l’attaque foudroyante par jet d’un projectile (un poids de mesure posé sur la balance) de con cousin contre sa personne. Il devrait être déféré aujourd’hui au parquet du Palais de justice de Pikine.

Vieux Père NDIAYE

 

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