Le film de l’altercation entre Cissé, Diouf et Cie dans les vestiaires du stade Lss
Le match des Légendes des Caf Awards, lundi dernier, a été une belle occasion pour Aliou Cissé et ses détracteurs de la génération 2002 de solder leurs comptes. C’est un véritable «ndëmp» qui a eu lieu, dans une atmosphère électrique. C’était hystérique.
Le 7 janvier dernier, les Lions de la génération 2002 ont rechaussé les crampons et réchauffé les cœurs des fans au stade Léopold Sédar Senghor. Sur le terrain, les galipettes d’El Hadji Diouf face aux légendes du football africain ont réveillé de jolis souvenirs. Mais après cette prestation, c’était un tout autre match. Il s’est joué entre quatre murs et a opposé des joueurs d’une même équipe, dont les intérêts sont désormais divergents. A la limite, c’était un règlement de comptes entre des ex partenaires, qui jusque-là, s’envoyaient des piques par presse interposée. Une petite étincelle a ainsi suffi pour exploser le vestiaire. Venu en sapeur-pompier pour éteindre un feu attisé sur la place publique, Abdoulaye Sarr a voulu, au coup de sifflet final de l’arbitre, attirer l’attention des uns et des autres sur la nécessité de tirer dans le même sens, pour l’intérêt du football sénégalais. L’ancien sélectionneur adjoint leur a demandé de taire leurs divergences et d’unir leurs forces en faisant bloc derrière le sélectionneur, Aliou Cissé, qui est un des leurs.
Séance d’explications houleuse entre Aliou Cissé et El Hadji
A la suite de Laye Sarr, Makhtar Ndiaye abonde dans le même sens. Jugeant les critiques contre Aliou Cissé inopportunes, il demande à ses anciens partenaires de modérer leurs discours. El Hadji Diouf bondit de sa place pour reprendre de volée son ancien partenaire. «Tu te tais. Tu ne vis même pas ici pour savoir ce qui se passe». Makhtar Ndiaye tente de dompter le lion par les sentiments. «Vous êtes mon grand frère, mais vous ne devez pas me dire certaines choses». Diouf se déchaîne. Comme pour montrer à tout le monde qu’il n’a pas froid aux yeux, il se retourne vers Aliou Cissé pour lui dire ses vérités, les yeux dans les yeux. Il nous répète ses mots au téléphone : «Je lui ai dit : avant les Caf Awards, on avait fait un match ici au stade Léopold Sédar Senghor. Aliou Cissé avait pris tous les numéros de téléphone, mais n’a appelé personne. Tu «Aliou) fais le contraire de ce que tu dis. Il faut accepter les critiques. Aujourd’hui, aucun acteur du football n’est content de toi. Ce n’est pas normal qu’en tant que sélectionneur, tu refuses de serrer la main à Mady Touré (Président de Génération Foot) tout simplement parce qu’il t’a critiqué. Tu te prends pour qui ? Il faut arrêter. Je ne veux rien de toi. Je ne t’envie pas non plus. J’ai plus de notoriété que toi dans ce pays. Il faut respecter les gens». Aliou Cissé, lui, reste zen, écoutant religieusement Diouf déblatérer à souhait, avant de prendre la parole. «El Hadji, lui dit-il, après ma nomination, je suis venu te voir pour te dire mon souhait de travailler avec toi, comme Bruno Metsu le faisait avec feu Jules François Bocandé». Une version aussitôt balayée par le double ballon d’or, qui reproche à Aliou Cissé ses réticences à dialoguer. «Ce n’est pas vrai. Même quand les gens t’appellent au téléphone, tu ne décroches pas. Encore moins répondre aux messages.»
Salif Diao s’interpose entre Pape Malick Diop et Moussa Ndiaye
C’était la passe attendue par Mamadou Diallo pour aller droit au but. L’ancien attaquant des Lions appuie la version de Diouf et se désole publiquement de l’attitude désinvolte du sélectionneur, qui ne daigne même pas lui répondre au téléphone. Dans la foulée, il réaffirme ses positions critiques à la télé, notamment sur les plateaux de la Tfm. Dans ce tohubohu, Moussa Ndiaye surgit de nulle part pour pointer du doigt le manque d’unité qui a toujours prévalu dans le groupe, recadre à sa manière Pape Malick Diop, qui lui coupe souvent la parole. Le ton monte entre les deux, jusqu’à ce que Salif Diao s’interpose pour éviter qu’ils commettent l’irréparable.
Laye Sarr, Amara et Souleymane Ndéné en sapeurs-pompiers
Ebahi par le spectacle, l’ancien Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, tente de ramener tout le monde à la raison, rappelle aux différents protagonistes qu’avant 2002, il y a eu des joueurs talentueux, faisant référence à Caire 86 et à la bande à Jules François Bocandé. «Donc, leur dit Jules Ndéné, vous n’avez pas le droit de vous comporter d’une certaine manière». Amara Traoé est allé dans le même sens. Il a encore endossé le costume de grand frère.