La Haute Autorité de santé recommande une deuxième injection avec Pfizer ou Moderna pour les primo-vaccinés avec Janssen, en raison du « manque de donnée disponible permettant de confirmer l’efficacité à long terme » du schéma unidose. Le ministère de la Santé annonce suivre cette recommandation.
Le vaccin Janssen contre le Covid-19 s’apprête à perdre son principal avantage : celui de ne nécessiter qu’une seule piqûre. Dans son avis sur les injections de rappel, publié ce mardi matin, la Haute Autorité de santé recommande que les personnes qui en ont reçu une première dose reçoivent une deuxième injection d’un vaccin à ARN messager (Pfizer ou Moderna), au moins quatre semaines plus tard. Dans la foulée, le ministère de la Santé a annoncé qu’il allait suivre cette recommandation.
Fin juillet, soit il y a quatre semaines, 800 000 personnes avaient été vaccinées avec Janssen. Celles-ci vont donc être invitées à prendre un nouveau rendez-vous dès que possible. Ce sera ensuite, progressivement, le tour des 200 000 personnes qui ont reçu du Janssen durant ces quatre dernières semaines. Actuellement, un peu moins de 4 000 personnes sont vaccinées avec ce produit chaque jour. Elles ne se doutaient pas qu’elles pourraient devoir retourner à la piqûre prochainement.
« Manque de donnée disponible »
La HAS émet cette recommandation après avoir analysé plusieurs « études observationnelles récentes », en France et surtout à l’étranger. Celles-ci « démontrent la protection insuffisante conférée par une seule dose de vaccin (Pfizer, Moderna, AstraZeneca) contre les formes symptomatiques liées au variant Delta ». Par ailleurs, les autorités sont confrontées à un « manque de donnée disponible permettant de confirmer l’efficacité à long terme du schéma de vaccination à une dose du vaccin Janssen contre le variant Delta ». Voici pourquoi la HAS estime « nécessaire de recommander l’administration d’une dose supplémentaire dès à présent aux personnes primo-vaccinées avec le vaccin Janssen ».
Depuis plusieurs semaines, le président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer, avait déjà laissé entendre à plusieurs reprises qu’une seule dose de vaccin Janssen ne serait peut-être pas suffisante. A noter enfin que les personnes qui sont dans la cible concernée par les injections de rappel, c’est-à-dire âgées d’au moins 65 ans ou atteintes de comorbidités, devraient ensuite recevoir une troisième dose de vaccin à ARN messager six mois plus tard.