Traumatisme crânien: Les “Jakartamen” les plus touchés

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La prise en charge des traumatismes crânio-encéphaliques souffre de beaucoup de maux.  Selon Professeur Seydou Badiane, président de la société sénégalaise de neurochirurgie, les traumatismes crânio-encéphaliques sont une menace pour la santé. «Dans le monde, 9% sont dus à la mortalité mondiale et 16% à des incapacités. Ils ont une incidence économique, sociale. Ils sont responsables de 15 000 décès  quotidiens suite à un traumatisme et 5,8 millions de décès par an, soit 32% de plus que le paludisme, la tuberculose et le VIH », dit-il. Et de poursuivre : « Les traumatismes crânio-encéphaliques sont un problème mondial croissant avec 90% des décès dans les pays  à moyen et faible revenu. Les traumatismes dans les accidents de la route devraient baisser de 30% dans les pays à revenu élevé ». Il indique que la mortalité des traumatismes graves est de 35% dans les zones à revenu élevé  et 63% dans les zones à revenu bas et la cause de handicap a été noté. « Les traumatismes crânio-encéphaliques sont un problème économique. 50% des victimes ont entre 15 et 44 ans et la mortalité par traumatisme chez les hommes est deux fois plus importante que chez les femmes. Selon le plan mondial pour la décennie d’action pour la sécurité routière 2011-2020, les traumatismes par accident de la route sont responsables de 1,26 millions de décès et 90 % dans les pays à revenu bas et à revenu moyen. Les statistiques révèlent que les pays à faibles et moyens revenus paient un tribut plus lourd, soit une  mortalité 2 fois plus importante que dans les pays à haut revenu et le risque de mortalité par accident de la route plus élevé dans la région africaine. Ils restent la première cause de décès chez les 15-29 ans. « La mortalité chez les piétons et cyclistes intolérable est de 43% dans région africaine. Au Sénégal, ce sont les Jakarta qui sont le plus touchés », dit Pr Badiane. Toutefois, il note que l’ampleur du problème est mal connue au plan épidémiologique avec une insuffisance du système de gestion de l’information, des  données parcellaires et peu fiables. «Il a été noté des disparités dans la capitale et le monde  rural. Au Sénégal, 53,5%  dans le rural et la région de Dakar 23%.

Malgré ses chiffres alarmants, l’on note des carences dans les systèmes de santé avec un déficit d’infrastructures avec des structures sanitaires insuffisantes, déficit d’équipements. « Les plateaux techniques diagnostics sont souvent peu performants et des structures spécialisées n’ont pas le matériel indispensable (instrumentation, respirateurs, amplificateur de brillance…), logistique souvent défectueuse (transports médicalisés ++), carences dans les systèmes de santé avec les  ressources humaines », renseigne Pr Badiane. Sur cette liste, on peut ajouter le déficit de neurochirurgiens, soit 1 pour plusieurs millions d’habitants, parfois avec des centres de formation insuffisants en Afrique et l’insuffisance  d’infirmières spécialisées diplômées. « Les personnes en situation de pauvreté sont plus exposées aux risques, moins à la prévention  et bénéficient le moins des soins d’urgences de qualité et réhabilitation », ajoute-t-il.  Les facteurs en cause restent le non-respect du code de la route, l’alcool, les drogues licites et illicites, la fatigue et la baisse de vigilance.

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