Les 23 candidats de l’opposition déclarés à l’élection présidentielle de février 2019 ne sont pas contents des premiers résultats issus des vérifications des listes de parrainage par le Conseil constitutionnel. Réunis autour d’un collectif, ils ont signé une résolution pour mettre à la poubelle tous les résultats. Pour ces candidats, « le système de parrainage apparaît clairement aux yeux de tous comme un procédé d’élimination de candidats en compétition ». Mieux, les signataires de la Résolution dont Khalifa Sall, Karim Wade, Ousmane Sonko, Aissata Tall Sall, Idrissa Seck entre autres rappellent que « le système de parrainage s’inscrit dans un processus conçu par le candidat sortant à l’effet d’éliminer le maximum de challengers possibles et dont la première étape a consisté à tenter d’écarter des candidats par voie judiciaire ou par tripatouillage de la constitution et de la loi électorale ». A les en croire, la mise en application du système de parrainage citoyen tel que conçu, mis en œuvre sans consensus et imposé par le candidat sortant s’est révélé être un désastre pour des élections transparentes et la démocratie. De même, ils constatent que le traitement automatisé, opéré par le Conseil constitutionnel des fichiers électroniques des parrainages collectés sur la base des cartes d’identité CEDEAO, a révélé l’opacité de l’opération. Convaincus que la poursuite du processus électoral actuel entraînerait une confiscation anti-démocratique du pouvoir et plongerait le Sénégal dans le chaos, Idrissa Seck et ses camarades annoncent l’intensification de leur combat.
Un pool d’avocats constitués pour mener le combat ensemble
Ils dénoncent ce qu’ils considèrent comme « le coup de force du candidat sortant Macky Sall consistant à éliminer des candidats à l’élection présidentielle avec la complicité d’un Conseil constitutionnel s’appuyant sur une application informatique dont aucune partie n’a pris connaissance et d’un fichier électoral dont l’authenticité est plus que douteuse et l’accès illégalement interdit aux partis autres que celui du candidat sortant ». Ainsi, ils exigent « La suppression des modifications de la constitution et du code électoral et le retrait immédiat des mesures d’élimination des candidats d’une part, et d’autre part, la prise en compte de tous les candidats ayant déposé leur caution et leur dossier de candidature, sans tenir compte des changements introduits dans la Constitution et dans la loi électorale ». Ayant décidé de se battre ensemble, ils ont constitué un pool d’avocats pour mieux défendre leur droit à être candidats. Mais en attendant, ils appellent tous les citoyens sénégalais à se mobiliser massivement et à engager la bataille sans délai par tous les moyens et partout au Sénégal et dans la Diaspora. Ce, en vue d’imposer l’organisation d’une élection présidentielle juste et transparente le 24 février 2019