8 MARS – Pr Ramatoulaye Diagne Mbengue, Première femme recteur: «un grand sentiment de responsabilité»

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Ancienne élève du lycée van Vollenhoven de Dakar (actuel Lamine Guèye) et du lycée Louis-le-Grand à Paris, Ramatoulaye Diagne Mbengue est Professeure d’université, professeure de philosophie et spécialiste de logique mathématiques et d’histoire des religions. A son retour de Paris à la fin de ses études, elle enseigne dans son ancien lycée, Lamine Guèye, à Dakar. S’ouvre ensuite pour elle les portes de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) où elle enseigne la logique mathématiques et la philosophie islamique. Ramatoulaye Diagne Mbengue également à l’origine de la création de l’Ecole Doctorale «Etudes sur l’Homme et la Société» (ET.HO.S) de l’Ucad qu’elle a dirigée pendant 6 ans. Conseillère santé des affaires académiques auprès du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche pendant 4 ans, elle est nommée recteur de l’université de Thiès octobre en 2017, en remplacement du Pr Matar Mour Seck. A l’occasion de la célébration du 8 mars, Journée internationale de la Femme, Seneweb est allée à la rencontre de la « Première Dame » à être recteur d’université au Sénégal.Morceaux choisis.

Un honneur à toute la communauté féminine du Sénégal

« C’est un très grand honneur d’être la première femme recteur de l’histoire de l’enseignement supérieur du Sénégal. En même temps je suis habitée par un grand sentiment de responsabilité. Parce qu’il s’agit également de représenter les femmes et de montrer qu’une femme peut être recteur de la même manière que les femmes occupent d’autres fonctions dans l’espace public de notre pays. A travers moi, c’est toute la communauté féminine du Sénégal qui est nommée recteur à l’université de Thiès. La fierté se mêle aussi à un grand sentiment de responsabilité ».

Cohabitation avec les hommes

« Il n’y a pas de difficultés à mener une université dans laquelle il y a des hommes et des femmes: ce sont des collègues, des personnels administratifs techniques et de service (Pats : ndlr), des étudiants et étudiantes. L’enseignement supérieur est une communauté dans laquelle les choses sont établies, il est donc aisé de s’émouvoir en respectant les codes, les traditions et règles académiques. Il n’y a pas de difficultés particulières à travailler avec des collaborateurs hommes et il en va de même avec les collaboratrices.

Etre la première femme recteur montre que notre société est une société ouverte. La condition féminine s’améliore, il y a des avancées, je vois avec beaucoup d’espoirs émerger des jeunes filles, des femmes entrepreneurs, qui font de l’innovation dans le domaine du numérique et dans beaucoup d’autres domaines. Ce qui montre que la condition féminine connait une promotion importante même si il y a des choses à parfaire, à corriger. Il y a encore quelques préjugés, quelques stéréotypes sur le chemin des femmes, mais progressivement, avec l’éducation, avec l’habitude de travailler ensemble, on finit par comprendre qu’une société doit marcher sur ses deux pieds, à la fois des hommes et des femmes. J’ai beaucoup d’espoir en l’amélioration de la condition féminine dans notre pays. En ce 8 mars, rappeler aux jeunes filles l’importance de l’éducation, des études, de la recherche du savoir. Elles ont le droit, le devoir même de participer à la construction de leur société ».

Université de Thiès : un défi qui se réalise au féminin

« Nous avons à l’université de Thiès un pôle agronomique, un pôle sciences et technologies et sciences économiques et sociales… L’université embrasse toutes les disciplines. Il s’agit pour moi de faire de l’université de Thiès une université visible dans le domaine de la formation, de la recherche, du numérique. Maintenir l’adéquation entre les offres de formations et les besoins du monde économique. Nous formons des ingénieurs avec l’Ufr des sciences de l’ingénieur, nous formons des agronomes, des médecins ; il s’agit d’être toujours attentif aux besoins du monde socioéconomique, la plupart des géomètres topographes ont été formés à l’université de Thiès. Nous sommes en partenariat avec LAS Académie de l’aéroport (Aibd : ndlr) où une trentaine d’étudiants de Thiès bénéficient d’une formation aux métiers aéroportuaires afin d’assurer la relève dans ce domaine ».

Un dialogue permanent avec les étudiants

Les universités connaissent souvent des soubresauts, et l’université de Thiès n’a pas été épargnée lorsque les restaurants ont été fermés, les repreneurs n’ayant pas été payés à temps. Mais nous avons la chance d’avoir un dialogue permanent avec les étudiants. Moi-même je m’efforce de les recevoir au moins une fois par mois afin que nous puissions échanger sur toutes les difficultés que les étudiants peuvent rencontrer. Egalement je fais des visites dans les lieux de restauration et d’hébergement pour voir moi-même quelle est la situation dans laquelle ils évoluent. Ce dialogue permet aux étudiants de prendre conscience que nous sommes à leurs côtés, que nous essayons de trouver une solution, avec le Crous qui est installé depuis l’année dernière.

Recueillis et rassemblés par Momar Mbaye

 

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