Après plus de 16 ans de combat, les jeunes de Rebeuss vont retrouver leur stade. L’Etat du Sénégal a trouvé un compris avec les promoteurs Chinois pour la restitution du stade Assane Diouf qui a été démolie en 2004 pour la réalisation de la Cité des affaires «Kawsara».
La guerre a été longue. Très longue même. Il a fallu 16 années de combat pour enterrer la hache de guerre dans l’affaire du stade Assane Diouf de Dakar. L’Etat du Sénégal a réussi à désamorcer la bombe en permettant aujourd’hui aux jeunes de Rebeuss de retrouver ce stade démolie en 2004 qui avait été donné aux promoteurs Chinois pour la réalisation de la Cité des affaires «Kawsara». C’est le ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique, Abdou Karim Fofana, qui a facilité ce compromis. Il a mené des mains de maître les négociations depuis plusieurs mois avec les deux parties : les jeunes de Rebeuss et les Chinois. En plus, avec le ministre Abdoulaye Daouda Diallo, ils ont rencontré l’Imam Thierno Madany de la Mosquée omarienne pour huiler davantage les choses. Et ainsi permettre à chaque partie d’éviter d’être lésée. Un new deal qui a bien fonctionné.
Ce qui a été qualifié «d’hérésie» du régime libéral est sur le point d’être corrigé au grand bonheur des jeunes de Rebeuss. C’est le ministre de l’Urbanisme, de l’habitat et l’hygiène publique, Abdou Karim Fofana, qui livre l’information. Le ministre Fofana renseigne que depuis le mois de mars dernier, des négociations sont entamées avec l’entreprise qui gérait le projet «Kawsara» avec les Chinois. Quatre mois après, l’Etat du Sénégal a pu convaincre les Chinois de céder 1,5 ha sur les 2,5 qui leur étaient octroyés pour réaliser le projet de la Cité des affaires. Abdou Karim Fofana : «C’est une situation difficile parce que depuis 2004, les jeunes de Rebeuss n’ont pas pu accéder à ce stade. Et le Président Macky Sall leur avait promis de retrouver le stade Assane Diouf. On avait une confrontation entre deux idées. D’une part les populations de Rebeuss et environs qui réclamaient la restitution du stade parce qu’il leur appartenait de façon historique. Et d’autre part, des investisseurs qui avaient reçu un document de l’Etat du Sénégal leur donnant le droit d’ériger sur ce site un projet. Le président de la République avait fait arrêter le projet et nous avait demandé de travailler pour avoir un consensus. Nous avons pu trouver un point d’accord avec les investisseurs chinois qui devaient faire 7 bâtiments de 30 étages sur ce site de 2,5 hectares. Ils ont accepté de restituer 1,5 ha», indique le ministre. Qui signale que sur ces 1,5 ha, le stade sera refait sur 1 ha pour les jeunes de Rebeuss et environs. Il s’agira d’un terrain de football, selon les normes de la Fifa, entre 4 500 et 9 000 mètres carrés. «Donc sur un hectare, nous avons la possibilité de faire un stade qui permettra aux jeunes de retrouver leurs activités. Et à côté, sur les 5 000 mètres carrés restant, nous allons créer une rue entre la mosquée Omarienne et le stade pour dissocier les deux lieux et augmenter aussi de 3 000 mètres carrés ce lieux de culte. Le président de la République va reconstruire d’ici peu la mosquée Omarienne. Cela va nous permettre, avec le projet de réhabilitation de la Corniche, du boulevard de la République à la mosquée de la Divinité, d’avoir en face un aménagement. Donc sur les 2,5 ha, 1 ha va revenir aux Chinois, 3 000 mètres carrés vont être ajoutés à la mosquée Omarienne pour son extension, 2 000 mètres carrés pour une voirie et 1 ha pour la reconstruction du stade». Grâce à l’engagement du chef de l’Etat, souligne le ministre, «nous avons pu régler trois choses à la fois : les jeunes vont retrouver leur stade, les Chinois auront leur projet avec une compensation ailleurs et la mosquée Omarienne aura son extension.»
Concrétisation de la promesse de campagne de Macky Sall
A début de cette affaire du stade Assanec Diouf, l’indignation a été presque totale. Sportifs, amateurs du foot comme simple citoyen avaient regretté la démolition du stade Assane Diouf de Rebeuss. C’était en 2004, sous le magistère du Président Abdoulaye Wade, la République avait cédé ce mythique site du stade Assane Diouf aux Chinois pour la réalisation de la Cité des affaires «Kawsara». Un projet constitué de 7 immeubles de 30 étages chacun. Malgré le coût exorbitant du projet, Rebeuss et ses environs disent niet à cette Cité des affaires. Les jeunes de Rebeuss mèneront le combat et le collectif René Sanchez pour la sauvegarde du stade Assane Diouf est créé en 2004 par l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (Iaaf), Lamine Diack. Entre tractions et tentatives de manipulations, le projet peine à sortir de terre.
En juillet 2016, à la sortie du Conseil des ministres décentralisé de Pikine, le Président Macky Sall tente d’honorer une promesse de campagne. Macky Sall : «J’ai décidé de retourner le stade Assane Diouf de Dakar à la jeunesse. Il y sera érigé un nouveau stade de 20 milliards de FCfa. Cela va mettre un terme au conflit avec la jeunesse. Et nous verrons comment, avec les acteurs, mettre en œuvre cette décision importante.» La décision du chef a été jugée salutaire par les contestataires d’alors qui l’ont vu comme étant à la fois la réparation d’une injustice, l’aboutissement d’un combat mené depuis 12 ans et une revanche sur l’histoire. Ainsi l’ex patron de l’athlétisme mondial et Cie avaient eu raison sur «Kawsara». Arrivé au pouvoir en 2012, le Président Macky Sall ordonne l’arrêt des travaux et l’ouverture de négociations pour trouver une solution au bras de fer qui oppose le Collectif des jeunes de Rebeuss aux prometteurs de la Cité des affaires «Kawsara».
IGFM