Surpêche en Afrique de l’Ouest : la véritable ampleur du pillage des Européens et des Asiatiques

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Piller les ressources de poissons sauvages pour nourrir les poissons d’élevage : tel est le paradoxe dont est victime l’Afrique de l’Ouest, dont les richesses halieutiques sont surexploitées par les Européens et les Asiatiques. Quelle est l’ampleur de cette prédation ? Réponse en infographies.

La surconsommation des pays du Nord provoque souvent des situations paradoxales. Après avoir pillé leurs propres ressources halieutiques, les Européens et les Asiatiques sont d’abord allés pêcher un peu plus loin, puis jusqu’à l’autre bout du monde. Puis ils se sont tournés vers l’aquaculture et la pisciculture, l’élevage industriel de poissons et de crustacés. Sauf que ce mode de production, qui domine désormais le marché mondial, est très souvent critiqué pour la pollution qu’il engendre. Créé pour pallier l’épuisement des ressources induit par la surpêche, il est en outre paradoxalement particulièrement vorace et participe à vider les océans des petits poissons sauvages. Pêchés en masse, ceux-ci sont transformés en farine et en huile, qui servent de base à l’alimentation d’animaux d’élevage et de compagnie…

Il faut « nourrir le monstre », pour reprendre le titre du rapport de Greenpeace et Changing Markets Foundation publié le 1er juin, quitte à déséquilibrer les écosystèmes locaux et à fragiliser la sécurité alimentaire des populations ouest-africaines. Chaque année, un demi-million de tonnes de petits poissons frais – des sardinelles et des bongas qui auraient pu nourrir 33 millions de personnes – sont ainsi pêchés au large des côtes de l’Afrique de l’Ouest pour être transformés en nourriture destinée aux saumons de Norvège, aux truites de Chine ou aux cochons de France.

    « Un business florissant, mais destructeur et opaque

Réputées jusqu’à présent très poissonneuses, et peu surveillées, les eaux du Sénégal, de la Gambie et de la Mauritanie sont devenues les nouveaux « hubs » du marché mondial de farine et d’huile de poisson. En moins de dix ans, une trentaine d’usines de transformation ont ouvert leurs portes dans les trois pays. Au-delà du désastre écologique que cela représente pour la région, ce business prive surtout les populations côtières de leurs sources de revenus et de leurs ressources en protéines animales principales.

Un business florissant, mais destructeur et opaque, dont Jeune Afrique vous propose de comprendre les rouages et de mesurer l’ampleur en infographies.

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