Avis de tempête sur l’école sénégalaise ? Le Cadre unitaire des enseignants du moyen secondaire (CUSEMS) a déposé un préavis de grève vendredi dernier. « Le monitoring est révolu, ce qui reste c’est la matérialisation des accords », pestait, à l’occasion, le Secrétaire général du CUSEMS, Abdoulaye Ndoye, exigeant du gouvernement le respect des accords signés en 2018.
En face, le ministère de l’Éducation nationale, par la voix de son porte-parole, le Directeur de la Communication et de la Formation, Mouhamadou Moustapha Diagne, précise que, sur les 33 points relatifs à la plateforme revendicative, l’alignement dans le système des rémunérations des agents de la Fonction publique, est « le seul point de désaccord. »
« Le CUSEMS s’agrippe à ce qu’on appelle l’alignement, réplique-t-il, sur Radio Sénégal. C’est une question assez difficile. Tous les autres points de la plateforme sont soit réalisés, soit en cours de réalisation. Mais le point d’achoppement, c’est, particulièrement, le système de rémunération. Parce que les agents de l’Éducation du Sénégal sont rémunérés de façon très disproportionnée. Il faut le reconnaître puisque des agents de même grade sont traités différemment. Par exemple, le professeur d’enseignement secondaire, bac +6, le magistrat qui est aussi bac +6, n’ont pas le même traitement salarial. C’est vrai que c’est une question de justice et d’équité, mais aujourd’hui, il serait extrêmement difficile de donner une réponse à cette question. Parce qu’à l’état actuel des choses, ou bien on nivelle par le haut, c’est-à-dire on augmente tous les salaires, ce qui n’est pas possible, ou on nivelle par le bas. Ceux qui ont des salaires assez conséquents ne vont pas accepter. En ce moment, tout ce que nous pouvons faire, nous allons continuer à discuter et négocier. »
En revanche, Diagne minimise les revendications portant sur des « dysfonctionnements » dans le recrutement des 5 000 enseignants. Selon lui, le recrutement a été fait sur la base de « critères très précis. » Et, ajoute-t-il, « jusqu’à présent, le ministère de l’Éducation nationale ouvre les portes de la direction des Ressources humaines pour tout candidat qui s’estime lésé. S’il apporte les preuves qu’il a été lésé, il sera remis dans ces droits ».