Attaques De Iran Ndao contre le Khalife des Tidianes :”Daara Mame Maodo ” En Sit-In Ce Samedi

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Les membres du collectif « Daara Mame Maodo » sont très peinés par les propos de Iran Ndao à l’endroit du Khalife Général des Tidianes. D’après ce collectif, le prêcheur à la Sent Tv , à travers ses émissions , ne cesse d’attaquer la famille religieuse de Tivaouane ,Serigne Babacar Sy Mansour en particulier, rapporte Seneweb. Et pour dénoncer cette situation, les membres dudit collectif comptent tenir un sit-in ce samedi à la Médina.

SEN TV ou la scène d’une pratique religieuse sans tabou, avec le souci du pédagogue ? Oustaz Iran Ndao recrée la vie de tous les jours dans un studio ou en plein air, pour être le plus démonstratif possible. Son discours et sa méthode propulsent l’audimat vers les hauteurs. Qu’il agace ou qu’il séduise, l’homme ne laisse pas indifférent. Rencontre avec Ibrahima Badiane (à l’état civil), un talibé au long cours qui préfère le salaire de dieu au virement bancaire de fin du mois.

Le tabou sort de l’ombre, porté par un phrasé percutant, à la fois rail- leur et empreint de fermeté. L’interdit habite le studio. Ici, c’est un mannequin qui expose, à la face du monde, les séquences du bain purificateur.

Là, c’est une lettre qui met en scène un couple illégitime, entre embrassades et câlineries. Le verbe monte, caustique : « Qu’elles sont embarrassantes certaines lettres ! », dit-il un jour, l’air amusé. Une autre fois, c’est le dogme qui tranche sur l’héritage, les relations coupables, les jeux sexuels interdits, l’usure, les heurts dans le ménage, etc.

Ce n’est pas une promesse de déluge au jour du jugement dernier, mais le prêcheur reste intraitable à l’heure de trancher. Sa boussole, c’est le verbe. La Parole de Dieu est son viatique et il la passe aux voyageurs de ce bas monde vers l’éternité.

Cette émission, qui passe en boucle du mercredi au vendredi, est devenue une grosse attraction pour les téléspectateurs. Projeté sous les feux de l’actualité, Ibrahima Badiane porte, comme nom de succès, Iran Ndao. Il fédère, sur l’écran de la Sen Tv, des téléspectateurs de tous âges.

L’innovation ressemble, au début, à une séance de mise en valeur d’une gestuelle débridée. L’acteur serait cet homme au centre de gravité très proche du plancher, mais aux mots hauts comme un point de curiosité. Il n’a pas qu’une corpulence de bagarreur comme argument. Il a, pour convaincre, une pédagogie très terre- à-terre.

Il communique le rire en religion et invite à la gravité des instants où il faut choisir entre le dogme, l’obscurantisme ou le libertinage. Son discours et sa méthode font débat. L’audimat explose. Sûr de son fait, Iran Ndao met l’explosion du taux d’audience de son émission religieuse sur le compte de sa méthode innovante et pédagogique.

L’image est aussi sa tasse de thé. Il justifie le recours à des exemples imagés par un souci de prendre en compte, dans son message, les non-voyants et les sourds. D’où sa propension à répéter, à haute voix, à l’antenne, les postures à prendre dans la pratique cultuelle.

La prédiction de son grand-père

Le mannequin est un repère dans sa pratique de la religion à la télé. Face aux critiques, il assume son style basé sur la pratique plutôt que sur la théorie. Il a le mot qui accroche et le corps qui schématise. Le studio est la scène de la démonstration. La prestation continue, quelquefois, en plein air.

Tantôt, il apparaît sur un arbre, tantôt dans une pirogue ou dans une cellule comme détenu. Le prétexte est de s’adapter à toutes les situations de la vie avec, comme variable, la prière. Il chahute ses compagnons de tournage « Maba » et « Madani » et est, à son tour, caricaturé par l’humoriste Kouthia de la Tfm. Il revendique de nombreux convertis à l’Islam.

L’entrée dans la religion musulmane se fait, souvent, par téléphone, depuis l’Europe ou les Etats-Unis. Une personnalité de la ville de Mbour compte parmi ces nouveaux fidèles musulmans pour lesquels il a été un passeur si enthousiaste.

L’enfant du Saloum aura fait du chemin sur les sentiers de la foi. A la radio, sa carrière de prêcheur a débuté en 1997, à la station régionale de Sud Fm, à Thiès. Il y animait une émission religieuse grâce à son ami Omar Diouf Fall, directeur général de la première radio privée du Sénégal. C’est le début d’une aventure radiophonique pour ce natif de Malhem Hodar (Saloum).

El Hadji Ibrahima Badiane dit « Iran Ndao » est un pur produit de l’école coranique traditionnelle. Il entame ses humanités dans la petite bourgade rurale de Katial, sous la férule du vieux Mohamed Ndao, frère aîné de son père. Puis, il se pose à Fass, dans le même terroir.

De cette trajectoire humaine et intellectuelle, il garde le souvenir impérissable de son grand-père, sou- cieux de son statut d’orphelin. Cet ascendant le couvre d’affection au point de le dispenser des travaux champêtres. Dans le contexte rural, c’est une grande faveur. Il le doit à sa volonté d’apprendre le Coran.

Son assiduité à l’école coranique lui vaut, un jour, une prédiction de son grand-père qui, après une corvée de désherbage des alentours de la mosquée du village, le trouve sur les lieux, pointe sa canne sur la terre et lui dit, sur un ton solennel : « Mon enfant, retiens que personne ne pourra t’empêcher d’acquérir la lumière de la connaissance et jamais tu ne tomberas dans la misère parce qu’Allah te protègera pour ce travail que tu viens d’accomplir ».

Pour la petite histoire, le vieux protecteur repose justement à l’emplacement où il avait posé sa canne.

Rencontre avec Al Amine et Borom Daara Yi

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