Les États-Unis retirent les ex-rebelles colombiens des Farc de sa liste des organisations terroristes
Les États-Unis ont annoncé mardi 30 novembre avoir retiré les ex-rebelles des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) de leur liste noire des organisations terroristes étrangères.
«Le département d’État révoque la désignation des Farc en tant qu’organisation terroriste étrangère», a déclaré le secrétaire d’État américain Antony Blinken dans un communiqué. «À la suite d’un accord de paix de 2016 avec le gouvernement colombien, les Farc ont été officiellement dissoutes et désarmées. Elles n’existent plus en tant qu’organisation unifiée se livrant au terrorisme ou à des activités terroristes», a-t-il ajouté.
Une collaboration possible avec d’anciens combattants
Ce retrait des Farc de la liste noire ne modifie en rien la position des États-Unis relative aux poursuites judiciaires engagées ou envisagées à l’encontre d’anciens responsables des Farc, notamment suspectés de trafic de stupéfiants, a précisé Antony Blinken. Mais la décision aidera Washington à accompagner la mise en œuvre de l’accord, par exemple en travaillant avec d’anciens combattants ayant déposé les armes.
La Colombie a commémoré mercredi dernier l’accord historique de 2016 qui a permis le retour à la paix et le désarmement de la guérilla marxiste des Farc, au terme de l’un des conflits les plus cruels et les plus longs d’Amérique latine.
Avec cet accord, la guérilla des Farc, un mouvement de paysans ayant pris les armes dans les années 1960, en pleine Guerre froide, est devenue un parti politique légal (sous l’appellation «Comunes») avec une représentation garantie au parlement mais sans réelle influence dans les urnes. Le texte prévoyait des réformes politiques et agraires – la question de la terre est une clef du conflit – qui en théorie devraient être mises en œuvre d’ici 2031.
S’il a permis de réduire considérablement la violence, de nombreux groupes armés continuent de sévir dans le pays, dont des dissidents des Farc ayant repris les armes, qui ont exploité le vide laissé dans les montagnes par le départ de l’ancienne guérilla.