Au Sénégal, les élections locales ont réservé leur lot de surprises

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Dimanche dernier, la majorité au pouvoir a perdu dans des villes clés : Dakar, Ziguinchor, Kaolack ou encore Diourbel. La jeune coalition Yewwi Askan Wi, créée autour de l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall et d’Ousmane Sonko, farouche opposant au président Macky Sall, a fait ses preuves. Et le PDS de l’ancien président Abdoulaye Wade apparaît plus que jamais en perte de vitesse.

La coalition au pouvoir a beau affirmer « conserver son hégémonie nationale », le scrutin de dimanche a été « un vote sanction », selon Ababacar Fall, expert électoral et secrétaire général du Groupe de recherche et d’appui pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec).

« C’est un rejet massif de la politique appliquée par la mouvance présidentielle, avec des détournements, avec une mauvaise gestion, le chômage des jeunes, les difficultés socio-économiques, et tout le débat sur le troisième mandat. »

L’opposition à une éventuelle candidature de Macky Sall à un troisième mandat en 2024 est le ciment de la coalition Yewwi Askan Wi (« libérer le peuple » en wolof). Le projet d’alliance, annoncé après les émeutes du mois de mars, s’est officiellement concrétisé en septembre dernier. Ousmane Sonko et Khalifa Sall ont réussi leur pari.

« À la faveur de ces résultats, il faut s’attendre à ce que cette coalition se renforce avec d’autres, par exemple la coalition mise en place par le PDS. Aujourd’hui, elle est en train de s’enfoncer un peu. Aujourd’hui, elle est un peu en train de s’enfoncer dans le trou. On a vu l’absence d’Abdoulaye Wade, de son fils Karim. Ils ont vraiment fait des contre-performances », reprend l’expert.

Pour la majorité, la marge de manœuvre reste étroite pour rectifier le tir avant les législatives, prévues – en principe – au mois de juin, à mi-mandat pour le chef de l’État.

 

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