Mamadou Ibra Kane, Administrateur général du groupe Africom, société éditrice des quotidiens sportifs, Stades et Sunu Lamb, a été attrait hier, devant le tribunal correctionnel de Dakar. Le prévenu aurait injurié son ex-employé, Ibrahima Diakhité, en le taxant de « fils de pute ». A titre de réparation de son préjudice, le plaignant réclame 10 millions FCfa.
Traîné à la barre du tribunal correctionnel de Dakar pour injures publiques, Mamadou Ibra Kane a contesté énergiquement d’être l’auteur des propos outrageants contenus dans l’enregistrement versé au dossier. Si l’on se fie aux déclarations du patron d’Africom, Ibrahima Diakhité avait commencé à le désobéir lorsqu’il a décidé de réduire les salaires de tous ses employés à hauteur de 15 à 25 %, pour faire face à la crise occasionnée par la pandémie du coronavirus.
« Il faisait délibérément certaines tâches et renonçait aux autres sous prétexte que son salaire a été revu à la baisse. Lorsque que je l’ai convoqué dans mon bureau pour lui faire ces remarques, il s’est emporté. Je ne l’ai jamais insulté ni manqué de respect depuis 10 ans qu’il a travaillé avec moi. Cette histoire a été inventée de toutes pièces. C’est une affabulation », s’est défendu le prévenu.
Lorsque le ton est monté, poursuit-il, il a appelé le vigile en lui demandant de faire sortir le plaignant qui, d’après lui, a intenté cette procédure du fait de son licenciement. Interrogé sur l’enregistrement, Mamadou Ibra Kane campe sur sa position : « C’est proche de ma voix mais c’est un montage ». Il reconnaît s’être emporté mais ne se souvient pas avoir injurié la partie civile. « J’étais hors de moi et lorsque je suis en colère, j’utilise le juron « fils de pute » mais je ne me rappelle pas le lui avoir dit » lâche-t-il.
Lors de sa déposition, le témoin a corroboré les accusations du plaignant. « J’ai entendu de vive voix les injures » a-t-il laissé entendre. Mais là encore, le mis en cause a dit que l’agent de sécurité raconte des contrevérités. « Je l’ai viré de mon entreprise, car il commettait des faux sur la fiche de pointage pour couvrir les journalistes », a-t-il répliqué.
Selon l’avocat de la partie civile, le prévenu ne respecte pas ses employés. Il est impulsif et imbu de sa personne. « Mon client a été victime de racisme et d’injures », a fustigé le conseil. Pour la réparation du préjudice moral, il a réclamé 10 millions FCfa.
Selon « Rewmi », le parquet ayant requis l’application de la loi, la défense a plaidé la relaxe ou à défaut, une application bienveillante de la loi. D’après la robe noire, le témoignage du gardien n’est pas crédible du fait de son renvoi.
Mamadou Ibra Kane connaîtra son sort le 17 mars prochain.