Le premier ministre britannique, englué dans des scandales et accusé de mensonges à plusieurs reprises, a annoncé qu’il quittait la tête du Parti conservateur, jeudi. Il a sauvé son poste à plusieurs reprises mais, jeudi 7 juillet, le premier ministre britannique, Boris Johnson, a annoncé qu’il quittait la tête du Parti conservateur il prévoit cependant de rester à Downing Street jusqu’à ce qu’un successeur soit désigné. Depuis son accession à la fonction de premier ministre, en juillet 2019, Boris Johnson a connu des scandales en série, des démissions ministérielles sur fond d’inflation et de contestation sociale.
Boris Johnson a reconnu avoir fait une « erreur » en nommant dans son gouvernement Chris Pincher whip en chef adjoint (chargé de la discipline parlementaire des députés conservateurs), en février. Ce dernier a démissionné le 30 juin à la suite d’accusations d’attouchements sur deux hommes. Après avoir affirmé l’inverse, Downing Street a reconnu, mardi 5 juillet, que le premier ministre avait été informé dès 2019 d’anciennes accusations contre M. Pincher, assurant qu’il les avait « oubliées ».
Cet énième scandale a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour le ministre de la santé, Sajid Javid, et le ministre des finances, Rishi Sunak. Ils ont démissionné mardi, entraînant une dizaine de départs à plusieurs échelons du gouvernement.
Entre mai 2020 et avril 2021, alors que les Britanniques ont dû à plusieurs reprises rester cloîtrés chez eux en raison de l’épidémie de Covid-19, des rassemblements festifs (apéros, pot de départ, garden-party) ont été régulièrement organisés à Downing Street, un scandale connu sous le nom de « partygate ».
La police britannique a mené son enquête et infligé cent vingt-six amendes, dont une à M. Johnson, estimant qu’il avait enfreint la loi. Du jamais-vu pour un premier ministre en exercice. La haut fonctionnaire Sue Gray a rendu un rapport accablant pour le pouvoir, photos à l’appui. Elle y a décrit une série de rassemblements alcoolisés à l’extrême, avec des altercations, des départs discrets par des portes dérobées au petit matin et parfois un manque de respect envers les agents de sécurité ou d’entretien.
L’inflation au plus haut depuis quarante ans, à 9,1 % en mai sur douze mois, a sérieusement entamé la popularité du gouvernement conservateur, accusé d’inaction par l’opposition.
La flambée des prix de l’alimentation et de l’énergie, aggravée depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, devrait encore empirer en octobre lorsque le plafond des tarifs énergétiques sera fortement relevé au Royaume-Uni.