Les inondations de ces derniers jours, par leur ampleur et leurs lourdes conséquences, montrent la fragilité de la condition humaine et, en dépit des efforts consentis, nos limites.
Nous sommes face à un phénomène qui va être un enjeu majeur de stabilité politique, démographique, économique, sociale et environnementale pour les prochaines décennies.
De mon point de vue, il serait difficile de régler les problèmes des inondations dakaroises sans une approche systémique qui considère cette région comme sous-ensemble d’un ensemble qui s’appelle le Sénégal.
La région de Dakar couvre environ 0,4% du territoire national et compte 23% de la population sénégalaise contre 1% et 8% pour Kédougou
Pourquoi ce contraste ? Les populations se déplacent vers là où elles espèrent pouvoir améliorer leurs conditions de vie et d’existence.
C’est pourquoi je considère que des initiatives comme le PUDC, PUMA, les agropoles, la création de nouvelles villes, les soutiens au monde rural, la création de lycées et d’universités partout au Sénégal… sont plus que salutaires
Car elles peuvent contribuer à créer les conditions optimales d’un exode urbain et de maintien des populations rurales dans nos terroirs.
Je suis pour une solution globale adaptée à des réalités spécifiques en matière de gestion des espaces urbains et ruraux. Et sans nul doute, c’est l’Égalité d’épanouissement qui permet une distribution spatiale équilibrée.
Ma conviction est forte : la lutte contre les inondations doit se mener à Dakar et en dehors de Dakar.
Le plan décennal de lutte contre les inondations n’est qu’une partie de la solution, donc ne peut pas tout régler.
La cohabitation entre l’homme, l’animal et la plante n’est pas chose aisée.
L’homme acceptera difficilement d’être vaincu dans un combat l’opposant aux animaux et aux plantes pour l’occupation des espaces disponibles. Nous devons mieux penser notre cohabitation avec les autres espèces. A l’évidence, un égoïsme humain va conduire à des changements climatiques plus significatifs aux conséquences fâcheuses (inondations, sécheresse, perte de biodiversité, destruction de nos bases productives…).
Dans une de mes publications, je plaidais pour l’émergence de nouvelles civilisations agricoles fondées sur une interdépendance et une solidarité entre l’homme et la nature pour nourrir le monde sans le détruire.
Si les autres régions étaient en meilleure santé économique, on réglerait, en partie, les problèmes difficiles des inondations dakaroises.
Si nous nous posons les bonnes questions, nous sommes sûrs de bien y répondre.
On est en face d’une équation nationale.
Dr Papa Abdoulaye Seck