Focus : Le silence troublant des intellectuels face à un Sénégal en péril

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On a beau cogiter mais il nous est difficile de comprendre ce qui se passe dans notre pays le Sénégal. Un pays aux confins du désespoir voué à la manipulation politicienne toute azimute. Entre les entités politiques qui se crêpent le chignon, nous ne cherchons guère qui a raison ou qui a tort, mais ce qui reste constant, c’est que le Sénégal vit des heures sombres de sa trajectoire politique, jalonnée par le mensonge, la manipulation, la délation, l’hypocrisie, le recherche effrénée de profit ; mais aussi et surtout, le silence troublant des intellectuels face aux dérives qui prospèrent de jour en jour.

L’intérêt supérieur de la nation est si cher que nul n’a le droit de sacrifier notre pays sous l’autel de l’applaudimètre ou de l’indifférence. Ce qui s’est passé à l’assemblée nationale lors de l’installation de la 14e législature est d’une gravité extrême. Les lucarnes continuent de faire défiler des images de députés qui se bagarrent comme de petits garçons.

Certains parmi eux restent perchés sur les tables de l’hémicycle, d’autres font des aller et retour ponctués par des menaces on ne peut plus désastreuses pour l’image de notre cher pays. Dans le fond, l’on dénote de part et d’autre une absence de maitrise des règles démocratiques devant des intellectuels censés les départager et qui font mine d’éviter d’être politiquement catalogués.

La question des ministres élus députés a été un point d’achoppement entre belligérants au sein de l’hémicycle. Les opposants soutiennent que ces députés jouissant toujours de leurs fonctions de ministres ne peuvent siéger, tandis que leurs contempteurs soutiennent mordicus que la loi leur concède 8 jours pour démissionner de leurs fonctions ministérielles.

Des spécialistes de droit ont tenté tant bien que mal d’expliquer le quiproquo sans pour autant lever l’équivoque. Etant entendu que l’opposition détient 82 députés et la majorité 83.Le vote de la présidence de l’Assemblée était un enjeu majeur car pour rien au monde, le pouvoir ne se laisserait faire pour voir l’opposition lui ravir la vedette, si l’on s’en tient aux dispositions du code électoral et de la Constitution.

Ce qui s’en est suivi n’aura surpris personne. Des gendarme en grand nombre ont été envoyés dans l’hémicycle pour encadrer le déroulement du vote alors que le problème des ministres élus députés n’était pas encore vidé aux yeux de tous. Si ces ministres élus députés avaient 8 jours pour démissionner ou conserver leurs portefeuilles, avaient-ils la latitude de siéger en ce moment lors de l’installation du bureau de l’Assemblée ?

Autant de problématiques sur lesquels, les sénégalais attendaient des réponses claires et légales. Mais à la place, les députés de la majorité ont prestement voté et désigné de facto le président de l’Assemblée nationale de leur bord. Quant aux opposants, ils ont dû s’abstenir mais ils n’ont pas boycotté car les conditions d’un vote transparent et libre n’ont pas été réunies.

Au niveau des médias et des espaces de communication, l’on a vu des intellectuels parler de bonne guerre comme si le Sénégal appartenait exclusivement aux politiciens et que le peuple n’avait pas droit au chapitre. D’autres intellectuels ont tout bonnement versé dans un silence troublant alors que tout le monde savait que rien n’avait été fait dans les règles de l’art, c’est-à-dire en fonction de la Loi.

Dans un Sénégal en péril, quand les intellectuels se taisent et croisent les bras, que rien ne surprenne nos compatriotes en termes de « bassesses » et de prévarications inimaginables de la part de nos politiciens. Ces intellectuels à la probité morale et intellectuelle irréprochables ont-ils peur du lynchage des réseaux sociaux entretenu par des jeunes qui n’ont que l’insulte à la bouche ?

De toute évidence, le Sénégal est véritablement en péril mais nos compatriotes censés réguler la situation, semblent se complaire à cette adversité avec parfois des arguments bétons mais fallacieux. S’il est facile de mettre notre cher pays en péril, il nous sera cependant très difficile de nous relever de cette entorse démocratique. Pauvre Sénégal !

Avec Senegal7

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