L’économiste et professeur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Meissa Babou, exprime son désarroi face à la révélation du désastre financier mis en lumière par les rapports des organismes de contrôle tels que la Cour des comptes, l’Inspection générale d’État et l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC). « On aurait du mal à imaginer, confrontés à une telle diversité de mécanismes de contrôle, que nous puissions en arriver là », a-t-il d’abord réagi, soulignant ensuite que cela représentait « une véritable catastrophe financière sous nos yeux ». Il a ajouté qu’il était impératif de dresser un bilan complet de la situation avant de décider des mesures à prendre. L’économiste a exprimé l’espoir de voir des actions concrètes découlant de ces rapports, notant que le nouveau gouvernement semblait plus déterminé que le précédent à agir en conséquence. Il a souligné que cet engagement envers la population était une priorité à respecter.
Meissa Babou a crédité le nouveau gouvernement pour avoir pris des mesures, notamment la déclassification des rapports et leur transmission au procureur, soulignant que cela était en cours. Il a souligné que la prochaine étape consistait à ce que le procureur les transmette aux juges compétents pour engager des poursuites. Il a vivement condamné les détournements de fonds publics, les qualifiant d’« histoire rocambolesque » et a exprimé sa confiance dans le fait que cette fois-ci, des actions concrètes seraient entreprises pour y remédier.
L’économiste a souligné que ces ressources financières appartenaient à tous les Sénégalais et devraient être utilisées pour améliorer les services sociaux de base tels que l’éducation, la santé, l’eau, l’assainissement et les infrastructures. Il a appelé à mettre fin à cette dilapidation financière et à s’engager fermement sur la voie de l’éthique et de la vertu, conformément aux aspirations des nouvelles autorités.
Meissa Babou a noté avec regret que trop souvent, les dépenses de l’État ne bénéficiaient pas à ceux qui en avaient besoin en raison de la corruption et de l’impunité. Il a insisté sur la nécessité non seulement de punir les coupables, mais aussi de changer les mentalités et de promouvoir une culture de responsabilité et de transparence. Selon lui, le problème ne réside pas dans les institutions, mais dans le manque de personnes intègres et courageuses pour faire respecter la loi.
Il a souligné que pendant trop longtemps, le pays avait été gouverné par des individus dépourvus d’éthique et de moralité, du sommet de l’État jusqu’à la base. Il a appelé les dirigeants actuels à mettre fin à cette situation et à s’engager résolument sur la voie du développement durable, basée sur le travail, le respect du bien commun, l’honnêteté et la justice.