Le Premier ministre Sonko critique le mutisme de la France face à la répression de son mouvement.

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Au Sénégal, le nouveau Premier ministre Ousmane Sonko a fait sa première apparition publique depuis l’accession au pouvoir de son mouvement il y a six semaines. Lors d’une conférence à l’université de Dakar le jeudi 16 mai, il a partagé la tribune avec l’opposant français de gauche radicale Jean-Luc Mélenchon. Devant un amphithéâtre plein à craquer, rapporte RFI, Sonko a détaillé sa feuille de route politique.

L’amphithéâtre de 1 200 places était bondé et animé. À l’arrivée du Premier ministre Ousmane Sonko, une explosion de joie a retenti. « Je ne l’ai jamais vu en personne, je l’ai simplement vu à la télé et je suis étonné de sa confiance », jubile Mohamed Abdul Wahab Ba, étudiant en philosophie de 22 ans. « Cela me donne aussi envie d’étudier et d’être un leader. »

Lors de cette première apparition publique, devant un public conquis, Ousmane Sonko a abordé ses thèmes de prédilection : la souveraineté, l’affirmation d’une identité et d’une indépendance renouvelée. Vêtu d’un boubou blanc revisité, il a également critiqué le manque de soutien à son parti de la part de certains pays, notamment la France.

« Je le dis parce que, pendant toute la période de persécution extrêmement violente contre tout un mouvement politique au Sénégal, ayant entraîné et causé la mort de plus d’une soixantaine de personnes, des milliers de blessés, plus de 1 000 détenus politiques, vous n’avez jamais entendu le gouvernement français dénoncer ce qui se passait au Sénégal », a-t-il souligné, sous les acclamations générales. « Vous n’avez jamais entendu l’Union européenne dénoncer ce qu’il se passe au Sénégal. »

Outre la sortie du franc CFA, Sonko a plaidé pour la réappropriation des ressources naturelles et la fin des bases militaires étrangères au Sénégal. Pendant plus d’une heure, il a délivré un discours de politique générale devant cette assemblée.

Sonko en a également profité pour critiquer l’attitude des Européens envers les régimes putschistes au Mali, au Niger et au Burkina Faso, dénonçant l’ostracisme qu’ils subissent. « Nous ne lâcherons pas nos amis du Sahel », a-t-il déclaré. « Certes, il y a eu des coups d’État, mais je refuse d’être parmi ceux qui analysent les symptômes et qui refusent d’analyser les causes réelles. »

Bien que Sonko ait vivement critiqué le pouvoir français, Jean-Luc Mélenchon, opposant de gauche au président Emmanuel Macron, a saisi l’occasion pour saluer l’alternance démocratique qui a eu lieu au Sénégal il y a six semaines.

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