Les maux du tourisme au Sénégal, principalement dans la région de Dakar ont été passés au crible. Les principaux circuits les plus visités à Dakar sont Gorée avec 46% des touristes et 8 % parmi ces visiteurs sont intéressés par les sites lébous pour les activités culturelles. Aussi, 21% sont intéressés par la gastronomie sénégalaise, 33% par l’artisanat, les galeries, selon les estimations de la Directrice régionale du Tourisme de Dakar, Ndeye Awa Badji Sow. Qui souligne que les centres d’intérêts, c’est également les monuments et leur histoire, la lecture, l’art, la culture, le divertissement et le shopping. Elle s’exprimait à l’occasion de la visite du ministre du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr, dans le cadre de sa tournée dans les différents services de son département, ce mardi, 7 mai.
La directrice régionale du Tourisme, qui liste les difficultés, attire l’attention de l’autorité de tutelle sur le cas du Lac rose. Lequel, alerte-t-elle, « est en train de perdre sa couleur d’origine. En plus de ça, des constructions anarchiques sur les dunes de sable obstruent le passage de l’eau de mer vers le lac. Il y a encore les coupures abusives des filaos, qui protègent contre l’avancée de la mer. Il y a énormément de problèmes. On avait tenu un séminaire avec le Préfet de Bambilor mais les problèmes demeurent. » Elle plaide, dès lors, pour le renforcement de la sécurité au niveau du Lac rose. « Parce que c’est tout le temps des plaintes. Les touristes sont harcelés et agressés par les faux guides. Cela aussi, c’est un réel problème. Il en est de même pour Gorée, il y a beaucoup d’intervenants. »
Ndeye Awa Badji Sow insiste, aussi, sur la formation des guides et des interprètes et, releve la nécessité de « travailler avec les populations », concernant par exemple les ’’pencs lébous’’. Selon elle, les populations se plaignent de ne pas bénéficier des retombées dans le cadre de la promotion desdits sites.
« Les Îles de la Madeleine sont visitées avec une diversité de la faune et de la flore, souligne-t-elle. Mais, elles sont, malheureusement, peu connues. Il y a un effort de promotion et de communication à faire. » Aussi, « pour le monument de la renaissance, les touristes y accèdent mais la plupart se plaignent que beaucoup d’agences de voyage ne font pas la visite complète. ’’Sénégal découverte touristique’’ (SDT) nous a expliqué que, dès fois, ils sont en groupe. Et, c’est compliqué parce que l’ascenseur dès fois est lent. Ils perdent beaucoup de temps. » Entre autres contraintes. Elle conclut que « Dakar est une ville qu’on pourrait animer parce qu’il y a beaucoup d’opportunités côté événementiel, etc. »
En face, l’autorité de tutelle est catégorique :« Dans le cahier des charges de la commission chargée du classement des établissements hôteliers et touristiques, il faudra rendre obligatoire la délivrance des éléments statistiques. On ne peut pas classer un établissement qui ne fournit pas le minimum c’est-à-dire ce qu’il fait. Donc ça, le président de la commission va l’intégrer dans les critères de classement. » Avant d’insister sur l’organisation : « Nous avons avoir des packages des parcours intégrés pour qu’avant que le touriste n’arrive, dans toute la chaîne de valeurs touristes, dès qu’il arrive à l’hôtel qu’il n’ait pas besoin de chercher de manière désastreuse la fiche qui lui donne les indications. On doit les avoir. Ça, c’est une organisation tout simplement. Le plan d’actions, c’est s’organiser avec l’ensemble des acteurs et l’Etat. »
Alioune Sarr avertit : « Nous avons le crédit hôtelier. Naturellement, ce crédit sera orienté en priorité vers ceux-là justement qui sont dans l’excellence et donnent les éléments statistiques fiables. Il y a une qualité. C’est ceux-là que l’Etat doit accompagner et puis, les autres, qu’on les tire vers le haut. Mais, ce qui n’est pas acceptable, c’est que les gens décident de ne pas s’améliorer et consomment des fonds de primes. Ils dégradent la destination Sénégal. »