Sahel: le financement et les failles du G5 Sahel en discussion à l’Onu

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Mercredi après-midi, le conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni pour sa réunion semestrielle à propos du G5 Sahel. Des militaires de la force, ainsi que le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Alpha Barry, ont fait le déplacement à New York pour ce bilan étape. L’assistante du secrétaire général à l’Afrique a aussi présenté ses recommandations, alors que la force va bientôt fêter ses deux ans d’existence et que le climat sécuritaire s’est largement dégradé.

Si la situation sécuritaire s’est largement détériorée dans les pays du G5 Sahel, au Mali et au Burkina Faso en particulier, l’assistante du secrétaire général de l’ONU à l’Afrique a dressé un bilan exhaustif mercredi à New York sur la force G5 Sahel, et a réaffirmé le soutien des Nations Unies. Elle a d’abord décrit les 11 opérations menées conjointement avec la force française Barkhane, ou la mission de l’ONU au Mali, la Minusma, et a remarqué une plus grande efficacité des opérations de fin d’année, une meilleure coordination.

Bintou Keita se félicite aussi des moyens débloqués par les pays d’Afrique de l’Ouest en septembre dernier, qui vont doter la force d’un milliard de dollars pour la lutte anti-terroriste, avant de demander à la communauté internationale un plus grand soutien. Pour assurer sa mission de développement, le G5 Sahel, aurait besoin de plus de fonds.

Alpha Barry insiste sur les difficultés structurelles du G5 Sahel

En insistant pour que les montants d’aide soient prévus et fixes, la représentante du secrétaire général des Nations unies appuie la demande des pays du G5 : Alpha Barry, ministre burkinabé des Affaires étrangères, dont le pays assure la présidence tournante du G5 Sahel, a reconnu qu’après de deux années d’existence, la force était encore en phase de montée en puissance, et faisait face à des difficultés structurelles récurrentes.

La lenteur de l’envoi du matériel militaire lourd a donné l’avantage aux groupes terroristes, qui ont pu multiplier leurs opérations en face d’une force mal équipée et pas encore assez coordonnée.

«Malheureusement nous n’avons reçu que les fonds des Emirats Arabes Unis, à hauteur de 10 millions de dollars. Le reste de l’argent est passé par un autre mécanisme au niveau de l’Europe, pour pouvoir doter les Etats, ou doter la force conjointe plutôt en équipement, nous a expliqué Alpha Barry. Les interventions de l’Union européenne, on peut les résumer en équipements en gilets pareballe, soutien logistique, et ravitaillement, par exemple le carburant, (financement des) rations alimentaires des soldats qui sont en opération. Ensuite, vous avez également du matériel lourd. Et le premier matériel lourd commence maintenant à arriver… La force conjointe sera peut être opérationnelle d’ici quelques mois, mais pour le moment, ce n’est pas encore le cas.»

A Paris, les regrets de Florence Parly

La France a déploré, hier mercredi, l’engagement non encore tenu par l’Arabie saoudite concernant sa promesse de financement à hauteur de 100 millions d’euros, prise en décembre 2017, de la force de sécurité conjointe du G5 Sahel engagée contre les groupes jihadistes. Un regret exprimé par la ministre des Armées, Florence Parly, lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

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