Gestion des ressources naturelles: Le ministre, la Société civile et les syndicats des travailleurs ont tablé sur l’applicabilité de la loi sur Contenu local
L’absence du décret d’application de la loi sur le contenu local votée il y a 4 mois in- quiète les syndicats d’hydrocarbures et la société civile. Or c’est seulement à partir du décret d’application que le contenu local pourrait devenir une réalité pour nos entre- prises locales. En tout cas hier profitant d’un « Atelier d’intégrité sur le contenu local avec les syndicats d’hydrocarbures », le Forum Civil et l’OXFAM en partenariat avec les syndicats d’hydrocarbures se sont vivement inquiétés d’une telle situation.
Une loi sur le contenu local votée il y’a de cela quatre mois, dont le décret d’application tarde toujours à se manifester pour ne pas dire à être concrétisé, pour que les entreprises locales puissent en bénéficier. D’ailleurs, c’est aussi le cri du cœur de ces syndicats lors de leur atelier d’échanges. Cette loi du contenu local constitue pour eux, un maillon essentiel de l’économie pétrolière.
« La loi sur le contenu local concerne tous les acteurs. Mais elle concerne en premier lieu le capital privé national. Nous devons justement pénétrer cette loi pour voir dans quelle mesure le secteur privé national, les organisations syndicales et les populations, ce qu’ils peuvent faire dans ce local que l’on traîne. (…) aujourd’hui la loi sur le contenu local offre les opportunités de création d’emplois, de l’auto-emploi. Et tout ceci nous devons, nous syndicats, mais aussi le secteur privé national exploiter la loi sur le contenu local pour mettre en place des structures qui pourront justement accueillir toute la main d’œuvre nécessaire, utile à l’exploitation du pétrole, les former mais également les mettre sur le marché », a indiqué le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal, Cnts Forces du changement, Cheikh Diop, par ailleurs président du Syndicat national des travailleurs du pétrole et du gaz du Sénégal, rapporté par Le Témoin.
Birahim Seck coordonnateur Forum Civil: « Nous travaillons pour qu’il y ait fondamentalement la présence de toutes ces organisations du segment dans le comité national du contenu local »
A l’issu de cet atelier d’échanges, les acteurs des hydrocarbures ont fait des recommandations et listé leurs inquiétudes concernant ce contenu local. « Du point de vue territorial, c’est une loi qui prend en charge l’ensemble de la sphère géographique du Sénégal. Du point de vue matériel, cette loi prend également en charge sur l’amont et l’aval pétrolier, et du point de vue organique également cette loi ne laisse pas en rade ni les bénéficiaires des contrats directs, ni les prestataires, ni les fournisseurs. En réalité du point de vue des critères, c’est une loi qui brasse au plan territorial, au plan matériel au plan mécanique. Les décrets d’application préviennent des conditions par exemple d’approvisionnement. Quelles sont les conditions que les entreprises qui sont bénéficiaires des contrats devraient faire pour lancer des marchés au profit des autres entreprises » a soutenu le coordonnateur du Forum Civil, Birahim Seck dans les colonnes du journal.
A l’en croire, leur objectif fondamental est de contribuer à la rédaction du texte du projet de loi contenu local pour que les règles de transparence et de bonne gouvernance soient respectées dans l’approvisionnement en biens ou services concernant l’amont et l’aval pétrolier.
Makhtar Cissé pose la problématique de la gestion transparente
Présidant cette rencontre le ministre de l’Energie et du Pétrole Mouhamadou Makhtar Cissé a salué l’initiative. «La rencontre sur le thème « L’intégrité d’une bonne gouvernance du secteur extractive » est destinée certes aux syndicats du secteur des hydrocarbures. Cependant, il nous intéresse de plus au point en tant que tutelle de la cible visée, qu’il serait heureux d’ailleurs de nous inscrire dans une dynamique puis notamment sur les stratégies de souveraineté nationale transcendant les clivages qui scindent le pays en camp: l’Etat, Société Civile et opposition» a souligné le ministre de l’Energie et du Pétrole. Selon le ministre Makhtar Cissé, la finalité de cette intégrité est qu’elle profite au mieux au peuple sénégalais à qui appartiennent ces ressources, selon l’article 25 de notre Constitution.
« Il convient de souligner cependant que ces ressources ne sont pas comparables dans d’autres pays bien avant de nous, comme le Nigéria ou l’Arabie Saoudite pour le pétrole ou encore des Emirats Arabes unis pour le gaz. Je dis souvent que nous ne sommes pas encore un Emirat pétrolier, mais à l’échelle de notre pays et aux effets catalyseurs qu’elles peuvent apporter à notre économie pour affecter positivement les populations, elles sont incommensurables importantes relativement à notre situation de vie en construction. Ceci passera à condition que nous arrivions à nous accorder dans une même symphonie » a-t- il-ajouté.