UN AN D’ACTIVITÉ, LA COMMISSION VÉRITÉ, RÉCONCILIATION ET RÉPARATIONS À L’HEURE DU BILAN

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L’heure est au bilan pour la Commission vérité, réconciliation et réparations mise en place pour enquêter sur les violations des droits humains commises sous Jammeh. Meurtres, viols, tortures, exorcisme… cette structure vient d’achever un an de catharsis avec les auditions qui ont levé le voile sur un pan important de l’histoire récente du pays, notamment les crimes imputés à l’ancien président Yahya Jammeh

Ce fut une année bien remplie dans le processus de justice transitionnelle en Gambie. Depuis le début des auditions en janvier dernier, une centaine de témoins a été entendue par la Commission : victimes, familles de victimes ou présumés bourreaux.

Dr Baba Galleh Jallow, secrétaire général de la structure en tire un bilan satisfaisant. « La première année d’activités fut un franc succès. Certes, des difficultés n’ont pas manqué mais nous sommes parvenus à les surmonter. Cela peut être attesté par le record d’audience des auditions. Elles étaient suivies partout à travers le monde, se félicite-t-il. Au total, 188 témoins ont été entendus dont des présumés bourreaux qui ont comparu volontiers. Bref, nous pensons que le voile a été levé sur plusieurs crimes commis dans le passé ».
Malgré plusieurs aveux accablants, comme ceux des escadrons de la mort de l’ancien président Yahya Jammeh, une seule poursuite judiciaire a été engagée : celle de Yacouba Touray, ex-membre de la junte.

Mais l’épisode de la libération de « junglers », en août dernier est resté à travers la gorge de plusieurs victimes ou de leurs familles. En témoignent la levée de boucliers et le concert de critiques à l’endroit de la Commission. Une pétition signée par des familles vient d’ailleurs d’être déposée auprès du Ministre de la Justice pour exiger le retour en détention de ces « junglers ».
Mais Baba Galleh Jallow s’en défend, affirmant que son institution a été mise devant le fait accompli. « Encore une fois, je rappelle que nous, nous sommes pour rien dans cette décision de libérer les « junglers ». On ne nous a consultés ni de près ni de loin. Nous avons été mis devant le fait accompli. D’ailleurs, nous l’avons appris comme tout le monde à travers les réseaux sociaux. Autant je suis d’accord que ce fut un geste inélégant autant le Ministère de tutelle est dans ses prérogatives pour prendre une telle mesure », a-t-il martelé.

Pour rappel, la Commission a reçu un mandat de deux ans. Il est notamment attendu d’elle des recommandations pour d’éventuelles poursuites et des réparations pour les victimes.

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