La police britannique va reprendre son enquête sur l’enlèvement il y a 20 ans à Cambridge de la fille de l’émir de Dubaï, la princesse Shamsa. La décision a été annoncée samedi après qu’une cour londonienne a jugé que l’émir avait commandité l’enlèvement de la princesse, mais aussi de sa sœur Latifa.
Jusqu’à présent les autorités britanniques s’étaient gardées de poursuivre de trop près leur enquête sur le sort de la princesse Shamsa alors que Londres entretient des relations diplomatiques et commerciales très étroites avec les Émirats arabes unis.
L’ancien inspecteur en charge de l’affaire, David Beck, a d’ailleurs affirmé samedi que les services du procureur britannique avaient mis fin à son enquête sans réelles explications, invoquant des « affaires hautement sensibles ».
Mais le jugement d’un tribunal londonien vient de changer la donne. Dans le cadre de la bataille judiciaire qui a opposé cette semaine Mohammed ben Rached al-Maktouma et sa sixième femme, la princesse Haya de Jordanie, le magistrat a jugé que l’émir de Dubaï avait bien orchestré l’enlèvement de ses deux filles, les princesses Shamsa et Latifa.
La princesse Shamsa s’était échappée en 2000 à l’âge de 19 ans de la maison familiale située au sud de Londres avant d’être enlevée à Cambridge par des hommes travaillant pour son père et renvoyée de force à Dubaï.
L’affaire fait grand bruit au Royaume-Uni, à tel point que selon les médias, la reine Élisabeth II, très proche de l’émir dont elle partage la passion des chevaux, a pourtant décidé de prendre ses distances et refusera désormais d’être photographiée en public avec un ami devenu bien encombrant.