Le Covid-19, désormais connu de tous, met l’économie mondiale à mal. Chez nous, au Sénégal, et plus généralement en Afrique, les effets néfastes de la crise dus à la pandémie se font sévèrement ressentir. Mais avant de nous pencher sur le cas sénégalais, faisons un tour d’horizon pour observer certaines mesures étatiques et l’impact du nouveau coronavirus chez nos voisins africains, puis au niveau local.
Commençons par des informations qui ne concernent pas des Etats, mais des institutions. L’une des nouvelles les plus surprenantes est la demande de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI) de suspendre le paiement de la dette des pays les plus pauvres d’Afriquem au nombre de 39. D’après ces autorités, cela permettra de « répondre aux besoins immédiats de liquidité de ces pays pour relever les défis posés par l’épidémie de coronavirus et donnera le temps d’évaluer l’impact de la crise et les besoins de financement de chaque pays ».
De son côté, la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) a annoncé la suspension de son activité sur le marché monétaire au titre de son opération du 26 mars au 02 avril 2020, comme l’indique Jeune Afrique. En parallèle, la Banque Ouest-africaine de Développement (BOAD) a décidé de prêter 15 milliards de Francs CFA à chacun de ses Etats-membres et de geler la dette de ces pays à son égard, estimée à 76,6 milliards de Francs CFA.
Venons-en aux pays : en République Démocratique du Congo (RDC), les mines du Katanga, où sont notamment extraits du cobalt et du cuivre, ont été fermées pour 48 heures par les forces vives de Kinshasa.
Même son de cloche en Afrique du Sud où Cyril Ramaphosa a annoncé la fermeture des mines du pays pour une durée de 21 jours dans le cadre d’un verrouillage inédit de l’économie nationale. La nation arc-en-ciel représente 75% de la production mondiale de platine.
Sans toucher aux salaires des fonctionnaires, le gouvernement algérien a revu à la baisse le budget de fonctionnement de l’Etat. Deux ministères ont été épargnés par la rationalisation des dépenses à savoir ceux de l’Education et de la Santé, à cause du coronavirus.
Au Maroc, les salaires associés à la CNSS (caisse sociale) en arrêt de travail recevront un salaire net de 2 000 dirhams (121 700 Francs CFA) par mois, versés par le Fonds de gestion de la pandémie de coronavirus. Ces salariés, ainsi que les TPE et PME, bénéficieront en outre d’un moratoire de trois mois sur leurs crédits.
Comme nous le savons tous, le Sénégal a fermé son espace aérien, laissant uniquement les vols entre l’Aéroport International Blaise Diagne et Ziguinchor, les vols cargo, les évacuations sanitaires et les vols spéciaux autorisés. Une mesure contraignante qui sera appliquée jusqu’au 17 avril.
Sur le plan panafricain, l’Association internationale du transport aérien a annoncé qu’à la date du 11 mars, les compagnies aériennes africaines enregistraient déjà un manque à gagner de 4,4 milliards de dollars en raison de l’épidémie.
Enfin, l’Organisation mondiale du travail (OIT) a publié des estimations alarmantes : elle fait état d’une future hausse du chômage pouvant aller de 5,3 millions de personnes, dans le scénario le plus optimiste, à 24,7 millions de personnes dans le pire des cas. Et ce, par rapport au chiffre de base 188 millions de personnes en 2019. Comparativement, la crise financière de 2008-2009 avait occasionné une hausse du chômage de 22 millions de personnes dans le monde.
Khan Mere