Le Coronavirus, découvert à Wuhan, en Chine, continue de faire sa propagation dans le monde. Et le continent africain sera plus durement touché par un bilan économique lourd et durable, note la Commission économique pour l’Afrique (Cea) de l’organisation des nations unies (Onu) qui, à travers un communiqué de presse, soutient que « les pays africains ont besoin de soutien pour se préparer à la crise sanitaire et aux retombées économiques ». A ce titre, la commission interpelle les dirigeants du G20 et leur demandent d’intervenir en Afrique dans trois niveaux.
Appui à une riposte sanitaire et humaine immédiate
D’abord, « les dirigeants du G20 devraient soutenir et encourager l’ouverture de couloirs commerciaux, en particulier pour les produits pharmaceutiques et autres fournitures médicales, ainsi que le soutien à la mise à niveau des infrastructures sanitaires et fournir un soutien direct aux installations existantes ». Ce qui permettra aux pays, d’après la Cea, de se concentrer autant que possible sur la prévention et commencer à construire des installations curatives. Elle rappelle en outre qu’un soutien devrait être fourni à l’Oms et au Cdc Afrique avec des fonds acheminés par le biais du Fonds mondial, de GAVI et d’autres.
« Ils devraient (également) soutenir les campagnes de santé publique et l’accès à l’information, notamment par le biais d’un partenariat accéléré du secteur privé pour la connectivité Internet afin de permettre à l’activité économique de se poursuivre pendant que les mesures de distanciation sociale sont en place et de soutenir le partage efficace des informations sur la pandémie ».
Plan de relance économique d’urgence
La Commission pense dans la foulée que ces pays, membres du G20 devraient annoncer 100 milliards de dollars américains (en plus des 50 milliards de dollars déjà engagés) pour financer la riposte sanitaire immédiate, les filets de sécurité sociale pour les plus vulnérables, l’alimentation des enfants non scolarisés et la protection des emplois.
« En proportion du Pib, cela correspond aux mesures prises dans d’autres régions. Pour garantir un espace budgétaire et des liquidités immédiats, ce paquet devrait inclure une exonération de tous les paiements d’intérêts, estimés à 44 milliards de dollars américains pour 2020 », lit-on dans ce communiqué. Qui relève que ces dirigeants du G20 « devraient soutenir une exonération sur le capital et l’intérêt pour les États africains fragiles tels que le Sahel, la République centrafricaine et d’autres qui sont déjà aux prises avec le fardeau de la dette et ont un espace budgétaire limité ».
Toujours dans ce même registre, la Cea exhorte le G20 à « approuver l’amélioration de la prévisibilité, de la transparence et de la responsabilité des flux financiers afin que les ministres des finances puissent planifier efficacement et que les parties prenantes de la société civile puissent aider à suivre les flux pour s’assurer d’atteindre les plus démunis ».
Mesures d’urgence pour protéger 30 millions d’emplois
L’autre recommandation de cette structure de l’Organisation des nations unies (ONU), à l’endroit du G20, c’est de prendre des mesures pour soutenir les importations et les exportations agricoles, le secteur pharmaceutique et le secteur bancaire.
Cela, précise la Cea, passe par « une facilité de crédit étendue, des plans de refinancement et des facilités de garantie devraient être utilisés pour renoncer, restructurer et fournir des liquidités supplémentaires en 2020 ».
A cet effet, il est demandé à ces géants mondiaux de « soutenir une ligne de liquidité à la disposition du secteur privé opérant en Afrique pour garantir que les achats essentiels puissent continuer et que toutes les Pme dépendantes du commerce puissent continuer à fonctionner ».
Et enfin de « veiller à ce que les plans de relance nationaux et régionaux couvrant les systèmes privés et financiers incluent des mesures de soutien aux entreprises africaines permettant la suspension du crédit-bail, de la dette et d’autres remboursements aux entreprises mondiales ».