La xénophobie bondit en Chine, par peur d’un retour du coronavirus

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L’hostilité a changé de camp. Alors qu’au début de l’épidémie de coronavirus, les Asiatiques de passage ou résidant en Europe et aux Etats-Unis étaient victimes de racisme, c’est maintenant en Chine que la xénophobie se fait sentir, par peur d’une seconde vague épidémique « importée ».
Depuis plusieurs jours, les nouveaux cas de coronavirus enregistrés en Chine, où le Covid-19 est apparu en décembre et a fait 3.300 morts, sont quasiment exclusivement des cas de personnes de retour de l’étranger. Ce dimanche par exemple, les autorités sanitaires ont fait état de 45 nouvelles contaminations en Chine continentale, dont seulement un cas de transmission locale.
De quoi faire craindre au gouvernement chinois un retour de l’épidémie dans le pays, alors même que les mesures drastiques de confinement mises en place ont réussi à l’endiguer. « La possibilité d’une nouvelle vague d’infections demeure relativement élevée », a ainsi alerté dimanche Mi Feng, porte-parole de la Commission nationale de la santé.
Mais bien que 90% des 693 cas importés jusque-là concernent des ressortissants chinois revenant de l’étranger selon les données du ministère des Affaires étrangères, les expatriés résidant en Chine sont de plus en plus victimes d’hostilité, voire de xénophobie, en raison de la peur de la contamination au Covid-19, selon un article du Guardian.
« Ordures étrangères »
Au quotidien britannique, certains racontent avoir été refoulés d’hôtels ou de restaurants, être ostensiblement évités par les locaux dans les parcs, le métro ou les magasins, ou encore être régulièrement contrôlés par la police, depuis que l’épicentre de l’épidémie s’est déplacé de la Chine vers l’Europe et les Etats-Unis.
Un Américain explique par exemple qu’on a conseillé à ses collègues de travail chinois de rester à l’écart des étrangers, tandis qu’un couple d’Africains vivant à Pékin a indiqué avoir attendu deux heures une place dans un restaurant, jusqu’à s’entendre dire que les Noirs n’étaient pas autorisés à entrer. Certains relatent également avoir été traité d’
« ordures étrangères ».
Des discriminations auxquelles ont également dû faire face des expatriés vivant dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est, comme le Vietnam ou la Thaïlande. Le magazine Courrier International a recueilli plusieurs témoignages de Français vivant au Vietnam, décrivant les fins de non-recevoir des restaurants, les regards de défiance dans la rue et les commentaires désobligeants à leur encontre. Jusqu’à pousser le ministère des Affaires étrangères vietnamien à publier un communiqué appelant à mettre fin à ces manifestations xénophobes liées au coronavirus.
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