Le secteur touristique sénégalais est gravement touché par le coronavirus. Les hôteliers ont été obligés de fermer leurs établissements pour freiner la propagation du virus. Du coup, les activités sont à l’arrêt sauf pour certains hôtels qui ont été réquisitionnés pour accueillir les cas suspects mis en quatorzaine. Toutefois, ce n’est pas le cas de tout le monde. Le président de l’Association des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration (Aphor) et membre du Conseil national du tourisme, Pape Béranger Ngom, a révélé à Infosrewmi que le responsable régional du bureau du tourisme et le gouverneur de Dakar l’ont contacté pour lui dire qu’ils ont besoin de réceptifs hôteliers d’une capacité de 1000 personnes pour héberger les cas en isolement mais qu’ils n’arrivent pas à en trouver. C’est ainsi que M. Ngom a appelé trois hôtels pour leur soumettre le problème mais ils ont été réticents. Il trouve qu’une telle attitude est inacceptable. Il fustige le fait que le patronat n’ait pas répondu à l’appel à la solidarité du chef de l’Etat. Et pourtant, il y a 740 réceptifs hôteliers au Sénégal si chacun d’eux donnait un million de FCfa, on aurait 740 millions. Mais aucun d’eux n’a contribué à l’effort de guerre contre le Covid-19. Pis, certains ont proposé à leurs employés 50%, 35% ou 25% de leur salaire. Pape Béranger Ngom estime que c’est inadmissible de ne pas pouvoir payer deux mois de salaire à des travailleurs qui ont fait plusieurs années de service avec d’énormes sacrifices. L’Etat a au moins payé 50 000 par patient alors que dans d’autres pays, les hôtels sont tout simplement réquisitionnés. Ce, surtout qu’au Sénégal la main d’œuvre n’est pas chère. Le président de l’Aphor de tresser des lauriers au Président Macky Sall qui a sorti une ordonnance pour interdire aux entreprises les licenciements abusifs. Parce que certains membres du patronat avaient déjà brandi le chômage technique. Il a donc interpellé le chef de l’Etat sur l’injustice que vivent les travailleurs à cause d’un groupe de lobbies qui impose sa loi. Il a aussi réclamé leur implication dans les prises de décisions parce qu’ils ont aussi leur mot à dire. Pape Béranger Ngom menace d’organiser une marche pour se faire entendre même si c’est interdit en ce contexte de Covid-19 quitte à se faire arrêter. Il félicite le ministre du Tourisme, Alioune Sarr, grâce à qui leur message a été entendu.
