Le cuivre est une véritable machine à tuer des micro-organismes… Covid-19 compris. Des entreprises proposent désormais masques, gants ou poignées de porte faits de ce métal.
CORONAVIRUS – 24 heures sur du carton, 48 heures sur du plastique, plusieurs jours sur le fer… et moins de 4 heures sur du cuivre. Si l’on savait déjà que face au coronavirus, toutes les surfaces ne se valent pas, le métal rouge est d’une efficacité qui le place bien au-dessus des matières du quotidien. Des propriétés antiseptiques redoutables qui s’appliquent à tous les micro-organismes, et qui commencent pour certaines entreprises à servir d’argument marketing.
Rien à faire, cet élément que l’on retrouve dans tant d’objets, en général sous forme d’alliage en association avec un autre métal comme du zinc ou de l’étain, est le plus fort. Non seulement contre le Covid-19, mais aussi d’autres virus, à l’image de la grippe aviaire (H1N1) ou encore du syndrome respiratoire MERS: l’effet est quasi-immédiat, fait “exploser” le micro-organisme parfois en quelques minutes seulement, pour reprendre les mots de Bill Keevil, microbiologiste à l’université de Southampton (Grande-Bretagne).
Des atomes de cuivre qui ne laissent rien passer
Virus, microbes, bactéries…le cuivre possède donc une propriété autonettoyante unique, plus encore que des métaux lourds comme l’or et l’argent, connus eux aussi pour leur capacité antiseptique. Une combativité due essentiellement à sa composition atomique: chaque atome de cuivre contient un électron libre, qui vient oxyder les molécules du micro-organisme, l’endommageant grandement.
Même alors, le cuivre n’en a pas fini avec l’indésirable: ses ions agissent comme de véritables petits missiles, endommageant l’enveloppe de tout microbe ou autre organisme qui viendrait s’y frotter. Mis à nu, c’est ensuite au tour de l’ARN du virus de subir l’assaut mortel des électrons: après un tel traitement, il ne reste rien ou presque. Dans l’étude menée en 2015 par Bill Keevil sur un coronavirus cousin du Covid-19, il suffit ainsi de 20 minutes passées sur un alliage constitué à 95% de cuivre pour qu’une dose de liquide contagieux soit entièrement détruite.
Cette action purificatrice du métal conducteur n’a rien de nouveau: des Phéniciens traitants les blessures de guerre au bronze, un alliage du cuivre, pour éviter les infections, jusqu’aux instruments de médecine moderne réalisés avec le même métal, cet avantage a été utilisé par de nombreuses cultures, longtemps sans pouvoir toujours être compris.
Un marché pour des entrepreneurs audacieux
Si aujourd’hui encore, les études continuent pour mieux comprendre comment le cuivre est une telle force tranquille face aux envahisseurs biologiques, l’actualité pousse les entrepreneurs à mettre en avant le cuivre comme une panacée anti Covid-19. À l’heure où le liquide antibactérien manque et où des porte-avions entiers doivent être désinfectés, l’argument marketing d’une surface autonettoyante est sans égal.
En Australie, une société de Darwin, dans le nord du pays, propose à ses clients d’imprimer en 3D des serrures et des poignées de porte recouvertes d’un alliage de cuivre. Avec un marketing franchement audacieux, l’entreprise proclame même proposer ce service après avoir “découvert” par elle-même les propriétés antimicrobiennes du précieux métal…
Au Chili et au Japon, certaines sociétés proposent désormais des masques et des gants de protection comprenant une couche de cuivre, pour une stérilisation maximale. Même souci de ne pas transmettre le virus pour cette université texane, dont les chercheurs ont créé des autocollants en cuivre, en vente au grand public, à placer sur les poignées de porte et autres surfaces touchées quotidiennement.
Tous ces produits, basés sur des recherches solides et des effets démontrés depuis longtemps, peuvent permettre de réduire les chances de transporter le virus d’un endroit à l’autre via un meuble ou un objet. Ils ne dispensent en aucun cas de désinfecter et nettoyer les surfaces partagées, ni évidemment, de se laver les mains fréquemment et de respecter la distanciation sociale.