La Banque centrale étend la décision de report des échéances de crédits aux entreprises particulières et aux salariés du privé. A condition qu’ils soient effectivement affectés par les effets de la crise sanitaire.
La décision du Président Macky Sall d’épargner aux débiteurs des banques commerciales le paiement de leurs encours de créance devrait profiter également aux privés, fussent-ils entreprises individuelles ou salariés d’entreprise. Le directeur national pour le Sénégal de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) l’a fait savoir hier au président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (Apbef).
M. Ahmadou El Aminou Lô a indiqué dans son courrier à M. Bocar Sy que le dispositif d’accompagnement Covid-19, mis en place par la Banque centrale, «donne la possibilité aux établissements de crédit de l’Union d’élargir la mesure de report des échéances aux prêts accordés aux salariés du secteur privé, ainsi qu’aux entreprises individuelles affectées par la crise sanitaire». La mesure peut prendre trois mois et pourrait être renouvelée pour une autre échéance de trois mois supplémentaires en cas de besoin. Les banques qui accorderaient ces facilités à leurs clients se verront accorder la possibilité de «maintenir les crédits accordés à ces contreparties dans la classe des créances saines et à les traiter comme telles dans leurs catégories respectives au plan prudentiel».
Mais cette facilité a des limites objectives en ce sens que «les salariés qui continueront à percevoir l’intégralité de leurs revenus devraient être exclus du bénéfice de cette mesure».
Le Dg de l’Agence nationale de la Bceao précise bien que le report du capital et des intérêts dus à la date d’échéance par les entreprises et les particuliers «ne constitue pas un abandon de la créance ni en capital ni en intérêt. Il s’agit, pour les établissements de crédit, d’arrêter le cours des intérêts et d’attendre que leurs clients concernés reviennent à une meilleure fortune pour être en capacité de reprendre les remboursements».
En contrepartie, la Banque centrale assure avoir pris des mesures pour permettre aux établissements bancaires qui accorderaient ces facilités de crédit dans le cadre de l’atténuation des effets du Covid-19 d’accéder à des liquidités. Et des situations particulières des banques, dans le cadre des effets de la pandémie, seraient examinées également au cas par cas.