Pr Yérim Diop sur Utilisation de l’artemisia: « On ne peut pas donner un produit comme ça à des personnes sans avoir… »
Le Directeur de la pharmacie et du médicament, Pr Yérim Diop veut aller pas à pas avant de donner feu vert sur l’utilisation du remède malgache l’artemisia. Selon lui, on ne peut pas donner un produit comme ça à des personnes sans évaluer sa composition.
« Nous avons reçu un produit de Madagascar qui s’appelle Covid-organics, qui est prétendu utilisable pour le traitement du Covid-19, explique-t-il. Et comme dans tous les processus d’utilisation d’un produit médicamenteux, il y a une procédure à respecter. Nous sommes dans le cadre de cette procédure », a informé le Pr Yérim Diop.
Quant à son utilisation, la blouse blanche veut être prudent dans sa démarche : « On ne peut pas donner un produit comme ça à des personnes sans avoir évaluer le produit notamment dans sa composition, dans son innocuité par rapport à certains métaux lourds. Par exemple, si on voit que c’est un produit qui est propre sur le plan microbiologique, avant d’envisager un protocole d’utilisation encadré par des cliniciens qui peuvent l’utiliser sur le malade. Tout ça, c’est dans le but de recueillir des informations factuelles relativement à l’activité éventuelle du produit mais également à sa tolérance par rapport à son utilisation. Et toutes ces informations permettent de prendre la décision de poursuivre, et de le mettre dans le traitement, ou de ne pas le mettre comme candidat au traitement. Ce processus-là, s’appelle les essais thérapeutiques. »
« Voilà où on en est, on est au tout début du processus, et le produit, on l’a reçu il y a cinq jours, et on est en train de faire la caractérisation. Il ne faut pas aussi que les gens quittent les fondamentaux de la recherche pharmaceutique et médicale. Je rappelle que pour les produits comme la chloroquine, les produits utilisés dans la prise en charge des maladies, en général, on prend dix ans pour les mettre sur le marché. Il y a des études pré-cliniques, des études toxicologiques, pharmacologiques, avant d’aller vers des études cliniques en phase 1,2,3. Avant de le mettre sur le marché », dit-il.
Donc, il explique que c’est tout un processus. «Maintenant, nous sommes dans une phase d’urgence certes mais on ne doit pas abandonner les fondamentaux de la recherche médicale. Nous sommes dans ce processus, on va prendre toutes les garanties nécessaires pour pouvoir utiliser de façon très sécurisée le produit dans le cadre d’essais encadrés », rassuré Yérim Diop.