Saturation des structures hospitalières : Ce plan de riposte contre la Covid-19 proposé par un jeune médecin
Touché par la pandémie de la Covid-19, le Sénégal comme le reste du monde fait, aujourd’hui, face à une crise sanitaire sans précédent. Une pandémie qui tarde à dévoiler toutes ses facettes et qui a affecté, ce lundi 18 mai 2020, 2.544 personnes avec 1.441 patients sous traitement et 26 décès. C’est par anticipation sur cette situation où nos structures de santé et nos réceptifs hôteliers allaient connaitre une saturation, qu’un jeune médecin Sénégalais avait eu l’idée de proposer un plan de riposte contre la Covid-19.
Le Dr Mbaye Sène, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a jugé utile de partager un plan de riposte qui, à ses yeux, ‘’constitue une piste de réflexion à parfaire et visant à faciliter la prise en charge des patients affectés par le coronavirus au Sénégal’’.
Près de 6 mois après la détection de la Covid-19 en Chine, cette pandémie a montré au monde les dégâts qu’elle pouvait infliger dans des nations classées les plus puissantes. ‘’Le nombre d’infectés est relativement bas en Afrique comparé à l’Europe, l’Asie et l’Amérique, mais il augmente rapidement. À cet effet, si le virus de la Covid-19 continue de sévir dans notre pays, plus particulièrement dans Dakar et sa périphérie, nous préconisons la mise à disposition (des locaux) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar comme site de prise en charge des patients infectés ou des personnes mises en quarantaine avec une distanciation entre les catégories de cas et dans une même catégorie. Cette stratégie sera facilitée avec la structuration de l’université organisée en campus distincts composés de pavillons’’.
En effet, les cités universitaires de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) ont une grande capacité d’accueil abritant plusieurs pavillons contenant plus de 10 000 lits répartis composés de : 7 586 lits de la Grande cité ; 1331 lits de la Cité Aline Sitoé Diatta ex-Claudel : 503 lits du Campus de l’Ecole supérieure polytechnique (Esp) ; 140 lits du Campus de l’École normale supérieure d’enseignement technique et professionnel (Ensept) ; 302 lits du Campus de l’École supérieure d’économie appliquée (Esea) ; et enfin les : 365 lits du Campus de la Fastef (Faculté des sciences et technologies de l’Education et de la Formation). Ce qui fait un total de 10 000 lits qui pourrait servir aux personnes infectées et celles dites en contact, a indiqué le Dr Mbaye Sène.
Avec un tel espace, renseigne celui-ci, ‘’les malades et le personnel soignant pourraient être abrités au sein des différents campus et de manière séparée. Cela permettrait d’éviter le déplacement du personnel soignant par l’octroi d’un logement fixe. À titre d’exemple, il cite l’avantage que procure l’Esp et son restaurant interne si son idée était concrétisée. Ainsi, indique toujours le Dr Sène, ‘’les restaurants pourraient livrer à manger à tous les malades et personnels soignants et les services médicaux aménagés pour les cas graves ou, tout au plus, procéder à un transfert médicalisé vers les services de réanimation des hôpitaux de Dakar’’.
Trentenaire, le Dr Sène qui est en spécialisation en Endocrinologie-diabétologie-
Mieux, vu la situation préoccupante du fait des cas qui se multiplient vertigineusement, il a souligné la nécessité pour les doctorants (6ème, 7ème et 8ème année) de la Faculté de médecine de Dakar, ainsi que ceux des Unité de Formation et de Recherche (Ufr) de Santé régionales, de se préparer à aller au front contre le Coronavirus. Ces derniers, réunis au sein l’Association des étudiants en médecine du Sénégal (Aem-Sénégal), et ceux de la médecine privée, doivent, à l’en croire, ‘’se préparer à l’aide d’urgence en passant par une formation accélérée sur les mesures de protection et les protocoles de prise en charge’’.
Le Dr Mbaye Sène, dans ses réflexions a aussi conçu un plan d’exécution. Il suggère, dès lors, pour une meilleure efficacité du plan de riposte qu’il propose ‘’le logement du personnel de santé au campus (Médecins, étudiants en médecine, paramédicaux, techniciens de surface)’’ ; la responsabilisation des étudiants en médecine en leur confiant un couloir de patients contacts à surveiller et les mettre sous la responsabilité médicale d’un groupe de médecins seniors qui seront responsables des pavillons.
Il a aussi préconisé, dans son plan, l’ouverture d’une »unité de restauration pour le personnel soignant qui sera logé et confiné dans les pavillons. Pour la gestion, elle doit être coiffée par des équipes du ministère de la santé, rattachées au Comité national de gestion de la épidémie (Cnge). Les forces de défense et de sécurité n’ont pas été oubliées. À charge alors, à l’armée et les corps paramilitaires d’aider pour la logistique dans cet espace ; au Service national de l’hygiène de veiller à la désinfection régulière des lieux ; et enfin à la police et la gendarmerie nationale de sécuriser le site en régulant toutes les entrées et sorties’’.