Le procès, tant attendu, de Lamine Diack s’est ouvert, ce lundi, au tribunal correctionnel de Paris. L’ancien maire de Dakar et président de la Fédération internationale d’athlétisme de 1999 à 2015 est poursuivi pour corruption, association de malfaiteurs, recel et blanchiment. Un procès qui va se dérouler sans son fils, Papa Massata Diack, inculpé dans cette affaire. En raison de la fermeture des frontières à cause du Coronavirus, ses avocats n’ont pu se rendre à Paris. La juridiction en charge de cette affaire a rejeté la demande de renvoi introduite par la défense avant de retenir le procès. Un fait que l’un des avocats de Papa Massata Diack, en l’occurrence Me Moussa Sarr, joint au téléphone par emedia, dénonce avec énergie.
« Nous sommes très surpris de la décision du tribunal qui a refusé notre demande de renvoi de ce procès. Parce que, tout le monde le sait. Le procureur le sait. Moi, en ma qualité d’avocat de Papa Massata Diack ainsi que mon confrère, Me Diack, nous sommes dans l’impossibilité absolue de nous déplacer à Paris en raison de la fermeture des frontières, de part et d’autre. A partir de ce moment, nous ne pouvons pas nous déplacer pour défendre nos clients. Donc, le renvoi s’imposait d’autant qu’à la dernière audience du 13 janvier nous nous étions déplacés et avions fait noter notre constitution et c’est le parquet lui-même qui avait sollicité le renvoi au motif qu’il n’avait pas eu le temps de prendre suffisamment connaissance des éléments contenus dans la commission rogatoire internationale », a déclaré Me Sarr.
Et d’ajouter : « Aujourd’hui, les droits de la défense qui sont sacrés sont manifestement violés par le tribunal correctionnel de Paris. Et aujourd’hui, on n’a pas droit, à l’égard de notre client, d’un procès juste et équitable. On aura droit à un procès à charge contre Pape Massata Diack. Ce qui est inadmissible pour un pays comme la France qui prétend être un pays des droits de l’homme ».
Par ailleurs, Me Moussa Sarr a indiqué qu’il n’y a pas eu second mandat d’arrêt contre son client. Ce débat, à son avis, est dépassé. « Le mandat d’arrêt n’est pas un enjeu dans cette affaire », soutient Me Moussa Sarr. Qui relève qu’ils devront suivre, désormais, le procès à distance.
Et le 18 juin prochain, date prévue pour la fin du procès, ils (les avocats de la défense) diront la position à entreprendre.