Acte contre-nature à la Mosquée de Sicap-Karack/Baobab : le maître coranique, « possédé par un Djinn » , risque 5 ans de prison ferme
Attrait à la barre à trois reprises pour des faits d’agression, le maître coranique Ousmane Diallo, âgé de 35 ans, risque de passer ses cinq dernières années derrière les barreaux. Il a fait face au juge ce mardi 01 mars 2022 devant les flagrants délits du Tribunal de Grande Instance de Dakar pour répondre des faits de profanation de lieu servant de culte, acte contre nature commis sur un mineur de moins 21 ans. Il sera édifié le 08 mars prochain.
L’affaire des supposés homosexuels, surpris en pleins ébats dans la mosquée de la Sicap Baobab-Karack, le jour du match Sénégal contre Burkina Faso a été appelée devant la barre du Tribunal des Flagrants délits de Dakar ce mardi 01 mars 2022. En effet, au cours du match, une dame habitant non loin de la mosquée répondant du nom de Anta Mbaye est montée sur sa terrasse pour répondre au téléphone. Ainsi, elle a assisté à une scène bizarre à travers laquelle elle a vu deux hommes entretenir des rapports sexuels. Elle a alerté les voisins. D’après le mineur de 16 ans Daouda Camara, l’un des mis en cause qui habite dans une maison en chantier c’est son co-prévenu qui est venu lui dire qu’il est habité par des esprits maléfiques et qu’il devait être délivré. C’est ainsi qu’il l’a invité à la mosquée où il l’a obligé à se déshabiller et à faire des rapports, sinon il allait lui jeter un mauvais sort. La suite on la connait puisqu’ils ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt.
A la barre, le prévenu a contesté les faits qui lui sont reprochés. « Je suis maître coranique. Mon père était le gardien de la mosquée. Il est maintenant vieux et je l’aide souvent dans son travail. J’ai rencontré le jeune Daouda Camara le jour du match final de Sénégal-Burkina Faso. J’étais sur le point d’aller regarder le match et je suis passé chez le vendeur de café à Bourguiba. Des suites, j’ai rencontré ce jeune qui m’a proposé de lui faire des prières. Je lui ai proposé de me suivre à la mosquée. Une fois là-bas, il m’a proposé d’aller sur la terrasse pour apprendre et rien d’autre », se dédouane-t-il.
Le président du Tribunal lui rappelle qu’il détient une clé USB avec des enregistrements qui montre un homme qui a enlevé son pantalon et un autre homme se couche sur lui. Mais il nie que ce n’est pas lui. « Je ne me suis pas couché sur lui. Je ne faisais que lui faire des prières sur son oreille pour faire sortir le « Djin » qui est dans son corps », se justifie-t-il.
Le juge renchérit en lui rappelant qu’à l’enquête préliminaire, il avait clairement déclaré avoir emmené le jeune Daouda Camara dans la mosquée pour lui faire des prières. Par la suite, le jeune lui aurait proposé d’aller sur la terrasse. Une fois, là-bas, il aurait commencé à le provoquer. « Et vous aviez déclaré que c’est là que vous aviez compris qu’il voulait que vous couchiez avec lui » explique le juge.
Le prévenu rétorque : « Je n’ai pas réfléchi au moment où j’allais à la mosquée. Je ne l’ai pas fait exprès. Quand je me suis penché à son oreille pour le délivrer, le djinn a quitté son corps et est entré dans le mien. C’est ainsi que j’ai perdu connaissance avant de me jeter sur lui pour faire des galipettes. Je suis un croyant »
Prenant la parole, le procureur lui a fait savoir que devant les enquêteurs, le jeune Daouda Camara a fait savoir le prévenu l’obligé à coucher avec lui en le menaçant de détruire sa vie. Ce dernier de répondre que ce jour-là, il était possédé par un Djinn très puissant. « Je me suis battu avec lui pour qu’il laisse le gamin tranquille. C’est sur ses entrefaites qu’il est entré pour m’amener à coucher avec lui. Le Djinn m’a même giflé, » raconte le mis en cause.
Lors de son réquisitoire, le procureur a souligné que les actes se sont passés sur la terrasse d’une mosquée qui est un lieu de culte. Ensuite, il a fait savoir que lors de son audition, il n’a jamais dit qu’il était dément. « Ce qui n’a pas été dans le certificat médical et les différentes réponses qu’il a données prouve qu’il jouit totalement de toutes ses facultés mentales, » précise-t-il. Suffisant pour le ministère public de solliciter sa culpabilité. Ainsi, il requiert 5 ans d’emprisonnement ferme contre Ousmane Diallo.
Du côté de la défense, Me Abdoul Daffe estime que son client Ousmane Diallo habite dans la mosquée depuis des années. « Ousmane Diallo ne jouit pas totalement de toutes ses facultés mentales. Il est suivi à l’hôpital Fann depuis 2002 ». Ainsi, la robe noire sollicite le juge de désigner un médecin qui va éclairer la lanterne du tribunal.
Finalement, le président du Tribunal a décidé de mettre l’affaire en délibéré jusqu’au 8 mars prochain.
dakaractu