ACTIONNARIAT, CONTRAT D’AFFERMAGE, GRÈVE DE L’INTERSYNDICALE…LA SDE MET LES POINTS SUR LES I

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La Sénégalaise des eaux (Sde) et le ministère de l’Eau et de l’Assainissement sont dans l’impasse. Par communiqués interposés, les deux entités se déchirent sur la place publique.

Dans un communiqué parcouru par emedia.sn  le ministère de l’Eau recadre les travailleurs de la Sde qui continuent de réclamer une augmentation de leurs parts dans l’actionnariat de la nouvelle société de gestion . « Le Gouvernement constate, avec regret, que les travailleurs de la SDE campent sur leur position intransigeante en exigeant que les 10% du capital consentis aux travailleurs du secteur leur soient intégralement réservés, à eux seuls, en excluant donc les travailleurs de la SONES et de l’ONAS quand bien même les trois entités constituent un seul secteur. » Les travailleurs qui réclamaient 15 % de l’actionnariat ont finalement obtenu 6% . Une décision qui n’agrée pas les travailleurs de la Sde qui campent sur leurs positions et maintiennent leur mot d’ordre de grève.

Par conséquent, souligne le document : « Si le Gouvernement reste ouvert à un dialogue constructif avec les syndicats de la SDE, il considère, en tant que garant des intérêts de tous, qu’une telle prétention n’est pas acceptable ; la satisfaire permettra certes d’éteindre un feu mais risque d’en allumer d’autres. »

La réponse de la Sde n’a pas tardé. À son tour, elle a publié un communiqué pour s’expliquer sur différents points concernant ce long épisode. Pour, dit-elle, « une bonne information des populations, porte à leur connaissance les informations suivantes relatives à certains faits qui ont été évoqués. » Ci dessous les explications de la Sde, point par point.

Sur l’actionnariat :

Il est temps de lever la confusion que l’on tente d’installer au sein de l’opinion. Dans le cadre du processus d’appel d’offres de renouvellement du contrat d’affermage, les trois candidats se sont engagés à créer une nouvelle société avec un nouveau capital. Donc, il ne faut pas faire croire qu’il en sera ainsi si seulement Suez est choisi. Il est cependant important de noter qu’il y aura une différence fondamentale dans la composition de l’actionnariat national si le candidat SDE était retenu.

En effet en plus des 25% alloués dans la nouvelle société au secteur privé national, 25% à l’État du Sénégal et 5% au personnel soit au total 55% des actions, il faut ajouter la part du privé national actuel qui dans les 45% alloués au à la SDE représenterait 19%. Cela porterait la part du privé national à 74% (55%+19%) au moins dans le cas de la SDE et serait de loin plus avantageux pour notre économie.

Sur le déroulement du processus et le sort réservé aux différents recours de la SDE :

La Sénégalaise Des Eaux rappelle qu’en 1996 le processus d’appel d’offres était similaire et l’adjudication s’était faite deux semaines après l’ouverture des plis de l’offre financière. Pour cet appel d’offres, la SDE avait proposé le prix le plus bas 286,9 FCFA le m3 contre 298,5 FCFA le m3 pour SUEZ, la commission avait mis quatre mois et 22 jours après le dépôt des offres financières le 1er juin 2018 pour ne procéder à l’adjudication provisoire que le 23 octobre 2018. Bien entendu, comme le droit le lui permet, la SDE qui s’est sentie spoliée de sa victoire a exploité, et continue de le faire, toutes les voies de recours sur le plan national. A ce propos, il est bon de rappeler que la SDE est toujours en attente de la décision de la Cour Suprême sur le recours en annulation déposé depuis le 05 juillet 2019 alors que le Contrat d’affermage prend fin le 31 décembre 2019.

À propos du mouvement de grève de l’Intersyndicale :

Face à une situation découlant d’un désaccord entre les travailleurs et le Ministère de l’Eau et de l’Assainissement à propos de la répartition des actions de la nouvelle société, la SDE a fait preuve de responsabilité et de professionnalisme en prenant toutes les mesures nécessaires, en collaboration avec les autorités sénégalaises, pour que la continuité de service soit assurée. C’est d’ailleurs grâce à ces mesures et au dispositif de veille et d’action que l’impact des manques d’eau ne se fait pas sentir chez la plupart de nos clients.

Sur le respect du contrat d’affermage :

Comme cela a toujours été le cas, la SDE continue de respecter pleinement ses obligations contractuelles. Tout est fait, toujours en parfaite collaboration avec les autorités sénégalaises, pour assurer le service public d’eau potable. Il ne peut en être autrement pour une entreprise considérée comme une référence en Afrique pour son professionnalisme, ses performances et le respect des obligations contractuelles avec l’État du Sénégal et les clients. Elle est pleinement dans son engagement à maintenir cette ligne de conduite et regrette que cette situation, indépendante de sa volonté, qui affecte les populations soit perçue et présentée autrement par notre partenaire public.

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