L’Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption (Ofnac) prévoie de possibles poursuites contre Mamour Diallo dans l’affaire des 94 milliards.
Aussi, dans son rapport 2019, l’institution dirigée par Seynabou Ndiaye Diakhaté vient publiquement contredire l’Assemblée nationale.
En effet, à travers une commission parlementaire, menée par la majorité présidentielle, l’Assemblée, avec à sa tête Moustapha Niass, avait totalement blanchi Mamour Diallo pour accuser Ousmane Sonko pourtant plaignant dans cette affaire.
Les députés de cette entité pilotée par Cheikh Seck demandaient à l’opinion de circuler, car, disaient-ils, il n’y avait rien à voir.
« Après près de trois mois de travaux constitués essentiellement de revue documentaire et d’auditions, la Commission d’enquête parlementaire est aujourd’hui en mesure d’apporter les réponses à toutes les questions posées plus haut. Conclusion n°1 : Absence de détournement de deniers publics et inexistence d’un quelconque comportement répréhensible de Monsieur Mamadou Mamour DIALLO », a souligné le rapport.
L’Assemblée nationale avait également conclu à l’ « existence de quelques dysfonctionnements dans l’organisation des services de l’Etat en matière d’expropriation ». Des ‘’anomalies’’ qui semblent relever d’une volonté de détournement de deniers publics aux yeux de l’Ofnac, mais que l’Assemblée nationale a préféré qualifier de dysfonctionnement qui ne porte aucune signature.
Dans cette opération de blanchiment à grande eau, la commission avait organisé une conférence de presse le 2 août 2019. Ce qui est en soi une violation de l’article 48 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Cet article prévoit que « seule la plénière de l’Assemblée peut décider par un vote spécial la publication de tout ou partie du rapport d’une commission d’enquête », soulignait le député Mamadou Bamba Ndiaye sur sa page Facebook, repris par Africa Check.
Les conclusions de l’Ofnac viennent ainsi conforter tous ceux qui avaient des doutes sur les intentions de l’Assemblée. La question se pose dès lors de savoir quel crédit accorder dans l’avenir à une commission parlementaire, au vu de la tentative de cette législature d’étouffer l’affaire, s’interroge Seneweb.