Le doyen des juges doit démarrer, le 4 novembre prochain, les auditions des personnes détenant des informations sur l’affaire Pétro-Tim. Ainsi, dans le souci d’éviter toute confusion entre deux procédures judiciaires distinctes et une confusion qui pourrait être construite à dessein, le Congrès de la Renaissance Démocratique tient à apporter les clarifications. Le CRD rappelle, à travers un communiqué, qu’après une enquête menée par la Direction des Investigations Criminelles (DIC) et audition de nombreux témoins, Mamadou Lamine DIALLO et l’ancien Premier ministre Abdoul MBAYE, par attitude citoyenne, ont choisi de déposer des témoignages particulièrement argumentés lors de cette première procédure. Ce, pour enlever tout prétexte « d’étouffement » de l’affaire au nom d’informations ou de preuves qui auraient pu être présentées comme insuffisantes.
Toutefois, le CRD n’a cessé de considérer et continue de considérer qu’une telle démarche n’est pas celle adéquate pour la recherche du délit de corruption. « Le Sénégal s’est, en effet, doté d’une juridiction spéciale, la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI), laquelle, dans l’attente d’une possible réforme, a systématiquement été utilisée par le régime en place lorsqu’il a souhaité rechercher la réalité d’un enrichissement illicite au préjudice de L’Etat. Il suffisait donc de saisir la CREI pour rechercher le caractère illicite du patrimoine des mis en cause (notamment immobilier) corroboré par l’enquête menée par la BBC et portée à la connaissance du public au début du mois de juin 2019 », lit-on dans le document de presse.
D’après le CRD, une plainte a été déposée, le 22 juillet 2019 au Cabinet du Doyen des juges d’instruction. Mais, constate-t-il pour le regretter « à ce jour, soit plus de trois mois plus tard, ce dernier ne s’est toujours pas conformé aux dispositions pertinentes de l’article 79 du Code de Procédure Pénale (CDP) par refus de fixer le montant de la consignation comme l’y oblige l’article susvisé ».
Ainsi, face à cette attitude du juge d’instruction, les plaignants disent avoir saisi le Président de la Chambre d’accusation conformément aux dispositions de l’article 211 du CDP. Cette chambre doit s’assurer du bon fonctionnement des cabinets d’instruction du ressort de la Cour d’Appel. Le Congrès dit attendre une application stricte de la loi dans cette affaire Sall-Timis. Mieux, le CRD estime que « la justice, parce qu’elle agit au nom et pour le compte du Peuple souverain doit inspirer confiance à ce peuple par une attitude objective de rigueur et de cohérence mais surtout sans compromis ni atermoiements incompréhensibles dès lors que les intérêts stratégiques du pays sont en jeu ».