Alors que la Haute commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, a averti mardi 24 août que « une ligne rouge fondamentale sera la façon dont les talibans traitent les femmes et les filles », les talibans continuent de patrouiller Kaboul inspirant la peur dans la population. Notre envoyé spécial a pu monter au bord d’un pick-up taliban et leur parler.
Dans l’est de Kaboul, un pick-up de la police talibane se balade avec six talibans à son bord, cinq à l’intérieur de la voiture, un dernier installé sur la plateforme arrière, avec une mitrailleuse comme s’il était prêt à tirer dans Kaboul sur un char d’assaut ou un hélicoptère de combat.
Ils acceptent alors d’embarquer l’équipe de RFI dans leur patrouille à travers la capitale afghane
Sur le siège arrière se trouve un lance-roquettes posé derrière la place du conducteur. Le tour commence alors avec ces hommes assez jeunes, dans la fin de la vingtaine, qui ont tous une kalachnikov, un gilet militaire rempli de grenades et qui ne viennent pas de Kaboul : ils sont arrivés de province pour assurer la sécurité en ville.
Ils affirment qu’il n’y a plus d’insécurité, plus de vols à la tire, aucun problème de maintien de l’ordre depuis que les talibans contrôlent la ville. Étant donné la peur qu’ils inspirent dans la population et vu la violence qu’ils emploient vis-à-vis des civils, cela est plausible.
Selon le chef de ce convoi taliban, « plus de 1 200 fauteurs de trouble », auraient été arrêtés depuis la prise de Kaboul, mais il garantit que les talibans ont « pardonné » les soldats de l’armée afghane, que tous ceux qui ont travaillé pour le gouvernement précédent peuvent se « déplacer librement » dans Kaboul, et il promet qu’ils ne risquent rien de la part de la police talibane. Soit un message déjà véhiculé par les chefs du mouvement.