Afghanistan: la position ahurissante de Pierre Sané ancien directeur de Amnesty International (par Assane Sène, Professeur à Saint Louis)
Dans un éditorial publié par un site de la place, l’ancien secrétaire général de de Amnesty International Pierre Sané se réjouissant de la victoire des talibans après la chute de Kaboul tient les propos suivants les femmes afghanes sauront résister et s’organiser pour défendre leurs droits en s’appuyant sur la solidarité internationale ». Son ton jubilatoire est tout simplement choquant alors que tous les progressistes du monde se demandent ce qu’il adviendra de la civilisation moderne en Afghanistan, pour ne même pas parler des droits de l’Homme. Pour rappel en 1998, Pierre Sané a dirigé la campagne mondiale à l’occasion du 50e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Il a présidé le Sommet des défenseurs des Droits de l’Homme à Paris la même année et a fait un plaidoyer vibrant pour la protection de ces hommes et femmes menacés dans de nombreux pays et il a appelé à promouvoir les valeurs et les principes de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Que 23 ans plus tard, Pierre Sané se souvienne que les premiers menacés en Afghanistan aujourd’hui ce sont justement les militants et défenseurs des Droits humains. Visiblement heureux de la tournure des événements en Afghanistan, il enterre dans son texte renversant les principes pour lesquels il s’est battu pendant de nombreuses décennies, à moins que Amnesty n’ait été juste qu’un job parmi tant d’autres qu’il a occupés. Pierre Sané sait-il que selon la doctrine et pratique des Talibans, sa religion suffirait à lui faire trancher la tête s’il ne s’apostasiait pas sur le champ? Si Pierre Sané pense que les Talibans n’ont de problème qu’avec les femmes, eh bien qu’ils demandent aux intellectuels, aux journalistes, aux artistes, aux musiciens ou aux jeunes afghans. A défaut d’empathie envers les progressistes d’Afghanistan et ils sont très nombreux, hommes, femmes, jeunes, Pierre Sané aurait pu garder le silence et nous épargner cette grande déception pour ne pas dire ce grand désespoir dans lequel il nous a plongé, nous qui, jeunes, avons cru en son discours sur les Droits humains.