Le mois béni du Ramadan est une période très spéciale dans la vie des musulmans particulièrement au Sénégal. En effet, c’est un mois qui est souvent marqué par les cérémonies religieuses où conférenciers et chanteurs religieux sont très sollicités. Cette année, il coïncide avec la pandémie du Covid-19 qui n’est pas propice aux rassemblements. Du coup, cette frange de la société fait partie des couches impactées par le coronavirus. Pour autant, Aida Mou Baye, connue pour son amour pour Mawlana Cheikh Ibrahima Niasse dit Baye et le Prophète Mohamed (PSL) et pour les belles chansons qu’elle leur a dédiées, en bonne croyante rend grâce à Dieu et estime que tout arrive par Sa Volonté.
Dans la religion musulmane, il est interdit à la femme d’élever la voix. Cependant, Aida Mou Baye considère qu’elle n’enfreint aucune interdiction islamique. En effet, elle se réfère au Coran où à chaque fois que l’homme est mentionné, la femme l’est également. Et à propos du Zikr Dieu dit dans le Livre Saint : « Zakirina Laha Kasiran Wa Zakirat ». Dès l’instant où ce n’est pas de la musique profane qui détourne les jeunes du droit chemin, estime-t-elle, il n’y a rien de mal. Et Aicha, la deuxième épouse du Prophète Mohamed (PSL), faisait du zikr devant les sahabas. Elle chantait tellement bien que la meilleure des créatures d’Allah leur demandait d’apprendre la moitié de leur religion sur elle. Cheikh Ahmed Tidiane, fondateur de la tarikha, a dit qu’il est permis à une femme de faire du zikr si elle contribue à affermir la foi des gens, à les conforter dans la religion de Dieu.
La voix de la femme n’est une « awra » que dans une certaine mesure. Parce qu’il y a des femmes qui utilisent leur voix pour des choses illicites. Cheikh Ibrahima Niasse, lui-même, recommande aux femmes de la tarikha de s’impliquer dans les bonnes actions telles que le zikr, l’apprentissage du Coran, entre autres. Tout le monde sait qu’il n’y a pas plus louable action que le zikr. Ainsi, elle se dit qu’il n’y a aucun mal dans ce qu’elle fait surtout qu’elle a reçu le ndigueul (recommandation) et la bénédiction d’un Mouhadam de Cheikh Ahmed Tidiane, Baye Cheikh Mamour Insa.
Aida Mou Baye indique que le fait qu’elle soit une chanteuse de Baye Niasse et du Prophète Mouhamed (PSL) n’est pas un hasard. Certes, bien avant elle, sa grand-mère Mame Fatou Mbaye faisait partie de ceux qui faisaient du zikr pour Baye. Ce dernier, dont l’érudition n’est plus à démontrer, ne le lui a jamais interdit. Mais ce qui l’a vraiment poussée à devenir chanteuse de Baye est tellement profond et elle ne veut pas le dire sur la place publique. Ainsi, elle ne se focalise pas sur les remarques désobligeantes préférant apprendre de l’histoire du Prophètes (PSL) et des grands érudits de l’islam de notre pays pour relativiser et rendre grâce à Dieu.
Sur les nombreuses personnes, séduites par la voix de Aida Mou Baye, qui se sont converties à l’islam, la chanteuse confirme. Elle révèle que tout récemment, une de ses connaissances l’a mise en rapport avec une chrétienne qui a été envoutée par sa voix et qui passe son temps à écouter ses chansons. Elle a donné beaucoup d’autres exemples de gens qui se sont convertis grâce à elle et à sa voix. Mais, pour tout ça, elle rend grâce à Dieu.