Le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, monte au créneau après l’alerte du Fond monétaire internationale (FMI) sur les tensions de trésorerie au Sénégal. Il a saisi l’occasion de la rencontre consacrée à la nouvelle revue du portefeuille des opérations de la Banque mondiale, ouverte ce mardi à Dakar, pour faire des précisions. « Lorsqu’on décide, dit-il, de gérer comme le souhaite le président de la République dans la rigueur et la transparence, on fait face forcément à des difficultés dans certaines situations. » De manière concrète, indique-t-il, « les prix, le carburant et tout ce qui est produit pétrolier, ces produits représentent 20% de nos recettes. Or, depuis un an voire un an et demi, les cours mondiaux se sont nettement appréciés. Il faut ajouter l’appréciation du dollar. » Dans ce cas de figure, insiste-t-il, « ou bien on décide de répercuter tout sur le prix à la pompe, on se fera l’argent en finançant l’ensemble de nos projets ou on bloque les prix comme l’a souhaité et voulu le président de la République. Cela entraîne des tensions, quelques difficultés parce que quand on bloque les prix, il faut aussi augmenter les subventions. Rien que pour cette année, aujourd’hui, nous avons mis à la disposition de la SENELEC pas moins de 70 milliards de francs CFA. Nous avons donné à la SENELEC une reconnaissance de dette de près de 125 milliards de francs CFA. Je parle sous le contrôle de la Banque mondiale. C’est autant de ressources qui sont prélevées dans d’autres secteurs. C’est ça la vérité. Maintenant, c’est un choix. Ou bien on décide d’augmenter les prix, et ce sont les Sénégalais les plus faibles qui vont souffrir, ou bien on serre le temps d’ajuster tout cela. »